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Portrait mythique d'un personnage énigmatique

par Slemnia Bendaoud

«Si le temps te fait du mal à présent. Porte l'habit qui lui sied. Danse au profit du singe dans son Etat. Et prie pour que reviennent vite les temps anciens.» (Traduction).

Il vient du néant et rejaillit de ses méandres cendres, se recompose si vite de ses vieilles reliques, cherchant à devenir contre vent et marée le seul maitre des céans.

Il sait quitter la baraque de l'anonymat pour satisfaire à un très vieil audimat, afin demonter au panthéon, traverser à la vitesse du son les plus grands océans, jouer à l'exercice du mouvement de l'accordéon, se mesurer aux gorilles et aux taurillons, imiter dans leur ascendant les vrais géants et faire taire les véritables espions ou misérables pions.

Dans cetrès difficile exercice, il est cet extraordinaire champion, capable de battre tout un très solide escadron de réputés intraitables trouffions, longtemps entrainés à ce dur métier de contrer à distance tout potentiel danger pointant à l'horizon !

A l'extinction des lampions, en éternel courtisan, il sait choisir son subtil plan ou tout naturel clan, se démarquant rapidement de ses adversaires aux pourtant très honnêtes prestations, ne manquant jamais de mordant ou de répondant pour bousculer les hiérarchies préétablies, semer le doute dans l'esprit de ceux qui lui dénient cette qualité de faire l'évènement.

Se préparant toujours à conquérir de nouveaux territoires en quête de possibles galons, il investit tous les espaces et surtout les feutrés salons de la plus haute oligarchie du pays, quittant à jamais ce petit peuple vêtu de ses vieux guêtres et autres misérables haillons.

Echelon après échelon, le vent aidant ou soufflant dans sa favorable direction, il aura réussi à astucieusement tisser son magistral discours ou macabre plan, tressé de ses menus mais très solides cordons pour envahir à la foulée, empan suivant un autre empan, tous ces grands territoires et très lointains horizons.

 Sachant bien doser l'hameçon afin d'élever substantiellement le niveau de la rançon à demander ou à distance quémander, en très malin artisan de la saison des profits à tirer, mais surtout en stratège des difficiles liaisons, il use de cette ruse dont ses flèches fusent en de véritables missiles pour atteinte de plein fouet le toit de ces maisons de la grande colère où se trament les complots ourdis et les combines de la vraie rapine, qui lui sont destinés de manière particulière.

Les raisons ont-elles un quelconque rapport avec une futuriste vision de la Nation qui se trouve être cependant altérée par de sournoises manœuvres, œuvres de ces anciens gardiens du temple qui refusent manifestement de céder à la logique de l'alternance au pouvoir?

On le donnait politiquement pour mort et définitivement enterré et (hop !)le voici qui rebondit à l'étage supérieur, nanti de ces pouvoirs astronomiques ou exorbitants qui le placent désormais à la toute première loge, tout près de l'horloge d'une gouvernance qui fait dans la manœuvre hypocrite et la basse manigance.

On le considérait vraiment incapable de remonter l'escalier et ne le voilà-t-il pas qu'il prend place au sein de cet ascenseur qui démarre tel un véritable cuirassé, sur les chapeaux de roue, pour mettre dans le vent tant ses redoutables adversaires que ses nombreux concurrents !

On le prenait souvent pour ce novice qui ne faisait toujours que s'échauffer sous l'auvent de sa petite demeure, ne supportant guère la comparaison avec ces grands chevaux de course qui jouaient le vrai challenge, mais le voilà-t-il pas qu'il prend part à ces courses de fond où il constitue désormais ce « trouble-fêtes » sans lequel aucune compétition ne tiendra ses véritables promesses !

On le soupçonnait souvent de faire uniquement dans « ces effets d'annonces » sans vraiment réels lendemains, mais, à notre grande surprise, celui-ci ne cessait justement de «dire vrai» ou de tenter des «prophéties» jusqu'à complètement dérouter avec et la classe politique et tout son monde alentour, se trouvant comme totalement désemparé et vraiment l'esprit perturbé !

On le disait incapable de nous emballer ou de nous influencer au travers de ses tentatives penaudes et infantiles, et à chaque fois (coup de tonnerre !) c'est lui qui nous surprenait pour nous convoyer plus tardtel un très compact troupeau de moutons égarés, pour nous mener si longtemps et très souvent en bateau sur ces dunes de mers infinies de sablesmouvants qui nous font perdre le nord et la raison !

Nombreux sont ces autres peu futés analystes politiciens qui se sont toujours trompés sur sa réelle carrure et possible ascension jusqu'à ne lui accorder en revancheque très peu d'intérêt et vraiment peu de crédit dans ce qu'il avance et dit quotidiennement au sujet de tout évènement, mais le démenti tout cru et vraiment absolu ne tardait guère à venir sur ses grands chevaux les démentir et leur jeter dès le lendemain de la confusion dans leur logique et esprit !

Que de pronostics plus que probables ou très probants n'a-t-il pas héroïquement déjoués et que de logiques authentiques n'a-t-il pas aussi imparablement remises en cause et vulgairement travesties, jusqu'à envoyer tout son monde alentour impérativement refaire ses classes et recadrer de nouveau le schéma d'intervention de leur programme !

Que de vieilles haridelles politiques n'a-t-il pas désormais irrémédiablement mises sur la touche ou carrément vendues au rabais de leur valeur nominale à ces boucheries chevalines clandestines de la contrée, leur substituant au passage tout une valetaille de ses nouveaux poulains, élevés dans ce milieu où l'opportunisme et la ruse se le disputent à l'allégeance et à l'atermoiement !

Le visage rond de vrai campagnard, complètement labouré de rides profondes qui se disputent son grand espace où se cachent de petits yeux et un nez retroussé, il aura longtemps inspiré le caricaturiste Ayoub du Quotidien El Khabar pour lui réserver, en retour, sa « Une » de son dessin du jour, paré de son chapeau conique très asiatique. Nicolas Beau, ce journaliste d'investigation français, aura, lui aussi, beau fouiller les pourtant authentiques et vieux documents des actes notariaux ou encore longtemps fouiner dans les méandres des archives des transactions immobilières françaises, il sera battu d'ailleurs, sans rémission, à distance, dans son propre jardin et terrain de prédilection !

Dans son escarcelle, il compte également de grands noms qui comptaient eux beaucoup ou énormément dans l'échiquier politique algérien. Il y a, tout d'abord, ce réputé carriériste gardien du temple du plus vieux parti du pays, Abdelaziz Belkhadem, son prédécesseur à la fonction occupée en ce moment, viré très diplomatiquement et méchamment conspué consécutivement aux toutes premières répliques au sujet de sa nouvelle situation.

Il y eut ensuite, dans la foulée, et à tour de rôle, d'autres noms, des plus incontournables jusqu'aux plus improbables à déboulonner, tels le mythique Général Mediene dit Toufik, envoyé aux archives de la république, mais également le trop « zélé » ou « peu composant » professeur MohammedHennad, lui qui s'était fait remarquer par son refus catégorique d'avoir osé lui apposersa paraphe sur son « diplôme universitaire acquis sur le tas ».

Et même le tout puissant, très bavard, authentique soldat du régime, Ahmed Ouyahia, fort pourtant de sa frime, ses énigmes, ne put lui faire de l'ombre, pour être, à l'instar de ses nombreux pairs ayant pour nom Abderrahmane Belayat et compagnie, soumis au même régime et traité de la même façon.

En un tournemain, il aura réussi à mettre au pas l'opposition, en échec la logique scientifique dans toute sa profonde dimension et lumineuse propension, en défi la véritable pratique démocratique, et en réel danger l'Algérie !

Le peuple vit ce péril comme une fatalité de l'Histoire ! Il en appelle chaque jour à ses valeureux martyrs.