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Agression sioniste : Le nord de Ghaza ressemble à Nagasaki après le bombardement atomique

par Mohamed Mehdi

Face à l'impressionnante résistance des combattants palestiniens et aux lourdes pertes enregistrées en soldats et en équipements, l'armée israélienne a retiré ses troupes des quartiers du nord de Ghaza laissant des images d'un Nagasaki et Hiroshima des bombardements atomiques américains d'août 1945.

Des images de restes de corps éparpillés dans les rues, de la quasi-totalité des habitations et des infrastructures totalement détruites ainsi que des routes défigurées par le largage de milliers de tonnes d'explosifs.

Dans le quartier de Cheikh Radwan, les corps de dizaines de martyrs ont été dispersés dans les rues et sont restés sur le bord des routes pendant plusieurs jours, selon des témoignages de correspondants d'Al Jazeera décrivant également « l'ampleur des destructions massives qui ont frappé les bâtiments résidentiels, les établissements de santé et les institutions à la suite des bombardements qui se sont poursuivis pendant près de trois mois ».

Ce retrait ne signifie pas que l'armée d'occupation cessera de bombarder les quartiers du nord de la bande assiégée. Elle continuera ses bombardements sur tout Ghaza, comme c'est le cas depuis bientôt trois mois, à la recherche d'une quelconque « victoire » même symbolique.

Mais le plus gros échec de l'entité sioniste, c'est que des milliers de Palestiniens de Ghaza sont retournés hier dans les quartiers nord de la bande après le retrait des soldats israéliens.

« Les gens ici s'assoient et dorment sur les décombres où l'odeur du sang et de la mort est omniprésente », a déclaré une femme à Al Jazeera après son retour.

« De nombreux massacres ont été commis ici. La résilience des gens ici sera toujours plus forte que celle de l'armée d'occupation. Je n'abandonnerai jamais le nord de Ghaza. Je ne quitterai jamais mes terres, ma maison et ma famille malgré les souffrances », a déclaré une autre femme à Al Jazeera.

PLUS DE 22.000 MARTYRS

Au 88e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de martyrs s'est élevé à 22.185 et 57.053 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé.

La même source a indiqué qu'au cours des dernières 24h, « l'occupation a commis 15 massacres dans la bande de Ghaza, faisant 207 martyrs et 338 blessés ». Selon le témoignage du correspondant d'Al Jazeera, Hicham Zaqout, les bombardements israéliens sur la région centrale de la bande de Ghaza au cours des dernières 24 heures ont fait 70 martyrs et plus d'une centaine de blessés.

Hicham Zaqout a ajouté que les camps de réfugiés d'Al Bureij et d'Al Maghazi ont été soumis à d'intenses bombardements israéliens au cours des premières heures de la journée d'hier.

Le journaliste a précisé que l'armée d'occupation israélienne avait demandé aux habitants de la région centrale de se rendre à Deir al-Balah avant de la soumettre à d'intenses bombardements. Hier également, l'aviation sioniste a continué à bombarder les villes de Khan Younes et le camp de réfugiés Nusseirat, faisant 4 martyrs et des blessés.

DES VACCINS POUR GHAZA SANS POSSIBILITE DE LES TRANSMETTRE AUX ENFANTS

Lundi, des milliers de doses de vaccins contre les maladies infantiles, notamment la polio et la rougeole, ont été acheminés dans la bande de Ghaza pour aider à faire face à une urgence sanitaire croissante dans l'enclave assiégée, selon le ministère palestinien de la Santé.

Les bombardements incessants et l'offensive terrestre israéliens ont complètement détruit les services de santé à Ghaza, touchant aussi les services de vaccination contre les maladies infantiles hautement contagieuses qui avaient été précédemment maîtrisées grâce aux programmes de vaccination de masse.

Le ministère a déclaré que « des fournitures de vaccins, estimées suffisantes pour couvrir les vaccinations pendant huit à 14 mois, sont entrées à Ghaza par le poste frontière de Rafah avec l'aide des installations de stockage frigorifique du gouvernement égyptien ».

Cependant, l'état dans lequel se trouve Ghaza ne permet pas d'y mener des opérations de vaccination, explique la représentante du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Gemma Connell, dans une déclaration à Al Jazeera depuis Rafah.

« Maintenant, le défi est de savoir comment faire vacciner tous les bébés qui en ont besoin, car nous avons des bébés qui naissent ici à Rafah, mais nous avons aussi des bébés qui naissent à Jabalia, qui est une zone essentiellement assiégée et coupée du monde extérieur », a-t-elle déclaré.

Mme Connell a jouté : « Les services de santé ont du mal à suivre car ils sont confrontés chaque jour à des cas de traumatisme en raison de la poursuite des bombardements ».

«Cela signifie qu'accomplir des missions comme faire une vaccination ou même traiter une personne atteinte d'un cancer sont devenus des tâches impossibles», a-t-elle ajouté, appelant à faire «cesser la guerre».

LES COMBATS AU SOL S'INTENSIFIENT

Les combats au sol se sont intensifiés aux deux premiers jours de la nouvelle année dans différentes localités de Ghaza y compris au nord malgré le retrait partiel des soldats de l'occupation de certains quartiers de cette partie de l'enclave.

Durant les deux derniers jours, les combattants de la résistance palestinienne ont réussi d'importantes opérations contre les troupes de l'entité sioniste. Ces opérations ont permis d'éliminer plusieurs soldats, de détruire des chars et d'abattre des drones d'espionnage.

Mardi, Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du mouvement de la résistance islamique (Hamas), ont affirmé que la confrontation de leurs combattants à «distance zéro» avec une force israélienne à pied, à l'est du camp de réfugiés d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Ghaza, a permis d'éliminer plusieurs soldats et d'en blesser d'autres.

Plus tôt dans la même journée, Al-Qassam a annoncé avoir visé un char israélien Merkava avec un obus « Al-Yassin 105 » toujours à l'est du camp de Bureij.

Hier, l'intensité des combats était telle que l'armée sioniste a perdu plusieurs de ses soldats. Selon un correspondant d'Al Jazeera, deux hélicoptères de l'équipe de secours de l'armée sioniste ont récupéré mardi des soldats blessés dans la zone située au sud de la ville de Ghaza.

Lundi, premier jour de l'année 2024, les combats étaient également concentrés dans les environs de Khan Younes au sud de Ghaza et dans le camp de réfugiés d'Al-Bureij au centre de l'enclave.

Selon les Brigades Al-Qods, la branche militaire du Mouvement du Jihad islamique, de violents affrontements avec les forces d'occupation ont eu lieu toute la journée dans les zones à l'est et au nord de Khan Younes.

De leur côté, les Brigades Al-Qassam ont annoncé que leurs combattants « ont tendu une embuscade à une force spéciale israélienne, dans l'une des maisons devant laquelle les véhicules d'occupation étaient stationnés dans le camp Al-Bureij ». « Des tirs nourris d'armes automatiques et d'obus anti-blindage ont fait plusieurs morts et des blessés », a ajouté la même source. Les Brigades Al-Qassam ont déclaré, lundi, avoir fait sauter un tunnel avec un certain nombre de soldats d'occupation à Jabal Al-Rayes, à l'est du quartier d'Al-Tuffah dans la ville de Ghaza, faisant des morts et des blessés parmi les soldats sionistes.

Al-Qassam a également annoncé avant-hier avoir « pris le contrôle d'un drone israélien qui effectuait une «mission de renseignement» à Beit Hanoun, au nord de la bande de Ghaza ».

Malgré d'incessants bombardements depuis trois mois, les différentes factions de la résistance palestinienne ont continué à lancer des salves d'obus et de missiles sur différentes villes de l'entité d'occupation.

Lundi, les Brigades Al-Qods ont annoncé avoir bombardé avec des missiles Badr 1 un rassemblement de soldats et de véhicules de l'occupation israélienne, à l'est du camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Ghaza. L'opération a été filmée et diffusée sur la chaîne Al Jazeera et sur les canaux de la résistance palestinienne sur Telegram.