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LE DIT ET LE FAIT

par Abdou Benabbou

Une certaine élite théoricienne au langage parfois fougueux excelle dans une donnée de leçons politiques où le dénigrement n'est pas absent et se complait dans des démonstrations verbales pour critiquer tout ce qui se fait. Il est aisé de refaire le monde à partir d'un salon ou d'une terrasse de café et encore plus facile d'étaler des vérités virtuelles sous le ciel ombragé des Champs-Elysées parisiens. Rien n'est plus incommodant que laisser croire que le passage du dire à l'acte est un jeu d'enfant

La réalité aujourd'hui veut qu'il existe un profond fossé entre le dire et le fait.

Nul ne peut contester que l'Algérie, comme le reste de la majorité des Etats, est aux prises avec de sérieuses difficultés de tous ordres et que parfois pour les affronter de sérieuses maladresses et des entorses avaient été initiées.

Le vrai sujet n'est pas de s'encombrer dans les démêlés politiciens ni d'intercaler un jugement sur des critiques parfois objectives et justes. De nombreux dires sont souvent censés, mais étalés avec légèreté sans tenir de leurs difficultés d'exécution. S'ils étaient mis au pied du mur, leurs prescriptions verbales qu'ils énoncent en voulant prendre de la hauteur pour marquer leurs places au sein d'une élite de façade, ils se rendront compte qu'entre le dire et le savoir-faire se faufile le réel. Que de prétentieux, un tantinet frivoles, sûrs de leurs compétences virtuelles, ont tout fait pour assumer des responsabilités. Une fois assumées, ils ont compris que s'engager dans le chemin de l'acte n'est pas une sinécure. Le fourmillement des centaines de partis politiques nés du multipartisme en est une preuve concrète. Certains, peut-être de bonne foi, croyaient que s'exercer dans la politique suffisait de taper sur la table.

Que d'apparentés avec la politique du verbe se sont fait piéger dans le virtuel, quand une fois mis devant le four, ils ont mesuré grandement surpris, la vraie intensité du feu.