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Nos boîtes à idées

par El-Houari Dilmi

Une solide raison de croire en un avenir meilleur, l'université algérienne vient de démontrer qu'elle peut très bien créer de la valeur ajoutée et intégrer pleinement le monde économique en mouvement constant. En effet, l'admirable innovation et esprit créatif que montrent avec brio les startups algériennes, augure d'une reconfiguration profonde du paysage économique du pays, sans parler du tissu de la PME-PMI, véritable cheville ouvrière de tout écosystème économique qui se veut performant.

L'Etat dépense un argent fou pour former des fournées entières d'étudiants, supposés devenir les cadres de demain. Mais la forte inadéquation formation-emploi a laissé des milliers de diplômés sur le carreau, en proie à un chômage chronique. Mais lorsque la carte de la formation universitaire et professionnelle a été repensée pour se mettre au diapason des besoins du marché de l'emploi, les choses semblent aller dans le bon sens.

L'on sait qu'un étudiant algérien coûte à l'Etat une moyenne de trente millions de centimes par année universitaire. Il est donc aisé de faire le compte pour se faire une idée sur le coût supporté par l'Etat pour former ceux qui sont censés être les cadres de demain. Si le classement des universités algériennes connait un léger mieux, beaucoup reste à faire pour faire des établissements universitaires de véritables boîtes à idées pour se mettre à niveau avec ce qui se fait dans le monde. Sinon, quelle valeur accorder au diplôme algérien, lorsque nos universités ont souvent fermé la marche du top thousand des académies mondiales ? Et même si l'on sait que ce n'est pas dans les universités que se fait la révolution, force est de reconnaître que le savoir, dans les campus algériens, est depuis longtemps en congé prolongé pour les uns, «forcé» pour les autres.

Comment voulons-nous que nos meilleures idées ne viennent pas d'ailleurs ? L'université n'étant pas seulement une usine à diplômes au rabais, quelle est la part de ces lieux du savoir dans la stratégie nationale de développement ? Combien paie-t-on ceux qui sont chargés de penser pour nous ?

L'on sait qu'il existe plus de mille laboratoires dans nos universités, mais avec pratiquement zéro résultat. Comme cela se fait ailleurs, la recherche scientifique, fondamentale ou appliquée, doit se faire à la demande des secteurs économiques utilisateurs qui doivent être les premiers à financer le progrès avant de goûter à ses fruits.