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Conseil de sécurité: Les USA votent pour la poursuite du génocide à Ghaza

par Mohamed Mehdi

Après neuf semaines de l'agression contre Ghaza, les bombardements de l'armée sioniste, soutenue par les Etats-Unis, l'Europe et d'autres pays occidentaux, ont fait plus de 17.490 martyrs dont 7.870 enfants et 6.121 femmes, ainsi que 46.558 blessés. En Cisjordanie, le nombre de martyrs a atteint 273 depuis le 7 octobre, et 451 depuis le début de l'année en encours. La journée d'hier a été marquée par le martyr de la journaliste Ola Atallah et des membres de sa famille dans un bombardement du quartier Al-Daraj dans la ville de Ghaza, portant ainsi à 73 le nombre de martyrs parmi les journalistes, cameramen et photographes de presse, depuis le début de l'agression sioniste. Ce terrible bilan et la sauvagerie inouïe dont fait preuve «Israël» ne semblent pas suffisants pour les Etats-Unis, son principal mentor et allié, qui ont voté, vendredi, contre une résolution du Conseil de sécurité appelant à un «cessez-le-feu immédiat» à Ghaza. Des dizaines de martyrs ont été comptabilisés dans les bombardements, depuis la soirée de vendredi et durant la journée de samedi. Dans sa guerre contre les civils à Ghaza, l'armée d'occupation apprécie particulièrement de prendre comme cibles les hôpitaux et les écoles où se réfugient, au nord comme au sud de Ghaza, des dizaines de milliers de déplacés.

Ainsi, dans la nuit de vendredi à samedi, le bombardement d'une maison près de l'hôpital koweïtien de Rafah, au sud de Ghaza, a fait cinq martyrs et plusieurs blessés. A Khan Younes, six autres Palestiniens ont été tués dans un autre bombardement israélien qui a visé une maison habitée, selon un correspondant d'Al Jazeera. Dans la matinée de samedi, le bilan provisoire annoncé par le ministère de la Santé à Ghaza était de 71 martyrs et de 160 blessés arrivés uniquement à l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa au cours des dernières 24 heures.

Plus tôt dans la journée, samedi, le ministère de la Santé de Ghaza a annoncé que 62 martyrs et 99 blessés sont arrivés au cours des dernières 24 heures au complexe médical Nasser à Khan Younes. Le Directeur général du ministère de la Santé, Mounir Al-Barsh, a également déclaré à Al Jazeera que l'armée d'occupation «assiège et bombarde les centres d'hébergement avec des bombes incendiaires et fumigènes». Il a expliqué que de «nombreuses personnes sont mortes suite à l'inhalation de ces gaz», soulignant que «les groupes vulnérables (les femmes, les enfants, les personnes âgées et les malades) vivent dans des conditions très difficiles». De son côté, le directeur de l'hôpital européen de Ghaza a déclaré à Al Jazeera que «la situation dans l'établissement est catastrophique». «Deux secouristes ont été blessés dans un bombardement israélien. Il y a des blessés dans les rues qui ne peuvent pas se rendre à l'hôpital, mais également des dizaines de blessés et de malades à l'hôpital gisant à même le sol», a-t-il ajouté, précisant que certains blessés «ont besoin de plus d'un médecin spécialiste» en fonction des parties du corps touchées dans les bombardements. Le centre et le sud de Ghaza sont soumis à d'intenses bombardements depuis la fin de la trêve, il y a plus de deux semaines. Outre Khan Younes (sud de Ghaza), épicentre de la nouvelle offensive sioniste contre les civils, les raids israéliens ont visé des habitations à Deir al-Balah (centre de Ghaza), Rafah (sud de la bande), faisant plusieurs dizaines de martyrs et autant de blessés. Dans la ville de Khan Younes, les quartiers et localités visés sont Abasan et Bani Souhaïla (à l'est de Khan Younes) et Al-Satar Al-Gharbi. Des bombardements près de l'hôpital Al-Amal et des locaux de la Société du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) dans la ville de Khan Younes se sont poursuivis samedi matin, selon le PRCS cité par CNN. La chaîne américaine affirme avoir géolocalisé une vidéo publiée par le PRCS sur X (ex-Twitter) qui «semble avoir été tournée depuis un complexe médical à Khan Younes qui abrite l'hôpital Al-Amal». En Cisjordanie, le Club des prisonniers palestiniens a déclaré que les forces d'occupation sionistes «ont exécuté le jeune homme, Sari Amr (25 ans), lors de son arrestation (dans la maison familiale), hier à l'aube, dans la ville de Dura, au sud d'Al Khalil.

La famine s'accentue à Ghaza

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré vendredi que «les habitants de Ghaza souffrent de maladies et du manque de nourriture, et le seul moyen de les aider est un cessez-le-feu». «Nous avons besoin de plus d'un point de passage et d'un passage sûr pour atteindre les Palestiniens à Ghaza», ajoute le PAM. Le directeur exécutif adjoint du PAM, Carl Sauk, a déclaré vendredi : «Nous avons visité Ghaza aujourd'hui, et rien n'aurait pu me préparer à la peur, au chaos et au désespoir que ce que nous avons vu». «On peut voir la peur dans les yeux des femmes et des enfants. Ils vivent entassés dans des abris insalubres ou dans la rue à l'approche de l'hiver, ils sont malades et n'ont pas assez de nourriture», a-t-il ajouté. De son côté, l'ONG Save The Children considère le Royaume-Uni «complice de l'horreur» dans ce qu'il se passe à Ghaza. L'association caritative britannique, citée par l'agence Anadolu, a critiqué vivement vendredi le gouvernement de Rishi Sunak pour ne pas avoir voté en faveur d'un cessez-le-feu à Ghaza au Conseil de sécurité de l'ONU, l'accusant de complicité dans la situation à laquelle sont confrontés les enfants de l'enclave assiégée. «En refusant de voter pour un cessez-le-feu immédiat, au Conseil de sécurité de l'ONU, le Royaume-Uni est complice de l'horreur que les enfants vont endurer dans les heures, jours et semaines à venir», écrit l'ONG dans un post publié sur X.

Amnesty : mépris US pour les souffrances des civils

Sans surprise, les Etats-Unis ont voté contre le projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, présenté vendredi, pour imposer un cessez-le-feu à Ghaza. Treize pays étaient en faveur de la résolution tandis que les États-Unis opposaient leur veto et que le Royaume-Uni s'abstenait.

Selon CNN, la mission du Royaume-Uni auprès des Nations unies a déclaré que le pays ne pouvait pas voter une résolution de cessez-le-feu à Ghaza qui «ne condamne pas les atrocités commises par le Hamas contre des civils israéliens innocents, le 7 octobre». Le représentant de la Chine au Conseil de sécurité a déclaré : « Nous regrettons que Washington ait utilisé son veto contre un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu malgré la poursuite des massacres», notant que «la poursuite des combats contredit l'affirmation (des Etats-Unis) de sa préoccupation pour la situation» des civils à Ghaza. Le délégué adjoint russe a considéré, pour sa part, que «faire obstacle au cessez-le-feu est une condamnation à mort américaine pour des milliers, voire des dizaines de milliers de Palestiniens». De son côté, l'ONG Amnesty International a déclaré, vendredi, que le veto américain «constitue un mépris cruel pour les souffrances des civils dans la bande de Ghaza». Plusieurs pays, dont le Sultanat de Oman, l'Iran, la Malaisie et la Turquie, ont dénoncé le veto américain.