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Stratégie inavouée

par Abdelkrim Zerzouri

Pourquoi les enfants et les femmes font le gros lot des victimes de cette guerre menée sans relâche par l'entité sioniste contre la Palestine depuis plus d'un mois ? C'est une question qui hante les esprits de pas mal de gens, qui n'arrivent pas à comprendre où veut en venir Israël à travers ces massacres de victimes innocentes et impuissantes, qui ne peuvent en rien menacer sa sécurité. Les bilans macabres sont pour le moins qu'on puisse dire choquants. Le lundi 13 novembre, Hamas fait état de 11.240 Palestiniens tués dans les bombardements israéliens de la bande de Gaza depuis le 7 octobre, 4.630 enfants et 3.130 femmes, ainsi que 29.000 blessés, parmi eux également bon nombre d'enfants et de femmes. 7.760 morts entre enfants et femmes, soit un taux de près de 70% de morts parmi ces tranches de la population. Et le bilan ne cesse de s'alourdir. De quelle guerre parle-t-on ? C'est un génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, trois termes qui collent juridiquement à la réalité du terrain. Quand on tue les enfants palestiniens et les femmes palestiniennes dans des actions ciblées et sans lever le doigt de la gâchette, on doit bien avoir des motivations. Plus qu'une punition collective, selon les explications de certains observateurs, y compris des Palestiniens, il s'agit d'une stratégie de la peur qui porte plus loin que ce qui se passe aujourd'hui. Tuer les femmes palestiniennes et les enfants palestiniens, c'est étouffer la résistance palestinienne dans le futur. Les femmes sont le souffle et la vie de cette résistance, et les enfants sont les hommes et les femmes de demain. Il n'y a pas d'autres explications plausibles à cette infamie. Les appels à lancer aujourd'hui devraient être axés dans ce sens, l'arrêt des assassinats des femmes palestiniennes et des enfants palestiniens. Il faut appeler à sauver les femmes palestiniennes et les enfants palestiniens, visés par l'entité sioniste pour ne pas avoir à les affronter dans le futur. Car, un enfant de dix ou quatorze ans, c'est un homme dans quelques petites années qu'Israël devrait affronter. Et la femme palestinienne, comme toute femme, est l'avenir de son peuple. On serait naïf de croire que les enfants palestiniens et leurs mères tués par l'armée israélienne ne sont que les dommages collatéraux de la guerre. D'un autre côté, l'entité sioniste vise clairement à travers ces liquidations ciblées des femmes et des enfants palestiniens à traumatiser les générations futures qui auront échappé à la mort, comme si on veut enraciner la peur dans leur esprit en leur disant voilà ce qui vous arrivera si vous tentez de résister. N'est-ce pas que le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déjà usé d'une menace conforme à cet état d'esprit contre les Libanais, en déclarant ces deux derniers jours que «les habitants de la capitale libanaise Beyrouth pourraient se retrouver dans une situation similaire à celle de Gaza si une guerre éclatait entre Israël et le Hezbollah» !