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Situation de blocage

par Abdelkrim Zerzouri

Jusqu'à quand ce blocage des relations de partenariat entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) ? Doit-on attendre encore une année, jusqu'à ce que la Hongrie assume la présidence tournante de l'UE, au deuxième semestre de l'année prochaine ? Vendredi dernier, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, lors de sa visite en Hongrie, a exprimé le souhait «de voir la Hongrie jouer un rôle afin de surmonter cette situation qui porte atteinte aux intérêts des deux parties».

Depuis que le Président Tebboune a demandé, concernant les négociations avec l'Union Européenne, «de revoir les dispositions de l'Accord d'association signé en 2002 et entré en vigueur en 2005, clause par clause, en fonction d'une vision souveraine et d'une approche «gagnant-gagnant», en tenant compte de l'intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des postes d'emploi», selon le communiqué de la présidence de la République algérienne, rendu public à l'issue d'un Conseil des ministres tenu le 31 octobre 2021. Ce n'est pas la première fois que l'Algérie dénonce ce blocage. Lors d'une visite en Algérie, en mars 2023, le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, qui devait normalement «explorer des domaines d'intérêt mutuel couverts par l'Accord d'association UE-Algérie, dans le but de relancer ou renforcer davantage le dialogue et la coopération», a reconnu le blocage qui paralyse le Conseil d'association entre Alger et Bruxelles, organe politique statutaire chargé d'évoquer toutes les questions, tant politiques, économiques que commerciales, seul habilité à discuter les clauses de l'Accord d'association. Mais, il s'est montré confiant de trouver «une solution acceptable» pour lever tous les obstacles. Six mois plus tard, la situation n'a pas changé d'un iota. Nombre d'observateurs sont convaincus que c'est le gouvernement Sanchez qui fait obstruction à l'adoption des priorités du partenariat entre l'Algérie et l'UE, en faisant valoir la règle du consensus pour bloquer la convocation du Conseil d'association. Cette position du gouvernement espagnol traduit un sentiment de frustration face à l'intransigeance et la détermination de l'Algérie de couper les ponts avec ce gouvernement qui a renié ses responsabilités historiques, dans le dossier du Sahara occidental. Que faut-il espérer dans l'avenir ? Peut-être que le changement de pays à la présidence tournante de l'UE ne réglera pas le problème de ce blocage, tant que l'Espagne fera valoir la règle du consensus pour bloquer la convocation d'une session du Conseil d'association Algérie-UE, qui ne s'est pas tenu depuis juin 2020. Dans ce sens, il ne reste qu'une option, celle d'un changement de gouvernement en Espagne, et de position vis-à-vis de la question du Sahara occidental qui peut remettre d'aplomb les relations diplomatiques entre Alger et Madrid, et débloquer les négociations sur les clauses de l'Accord d'association Algérie-UE, afin d'aller vers le démantèlement tarifaire et la création d'une zone de libre-échange, comme le prévoient les termes de l'Accord en question.