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Nécessaire identification

par Abdou BENABBOU

Fourguer de la viande d'âne aux consommateurs n'est pas un acte de légèreté ni une petite combine commerciale pour honorer sa targette caisse. Ce n'est pas non plus une petite tromperie sur marchandise, mais un acte si déluré qu'il atteint un degré de débilité et sans doute de grande imbécilité et il est le témoignage et la preuve vivaces que l'inconscience humaine s'élargit et touche de plus en plus une catégorie d'Algériens.

On peut compatir à la détresse actuelle de certains commerçants touchés de plein fouet par la crise économique lancinante et comprendre que l'inflation et la cherté de la vie puissent les laisser les bras croisés et rester pantois au creux de leurs établis. Mais se nourrir de la peine des consommateurs est un crime certifié. Les pourvoyeurs de la viande d'âne ne sont pas seulement des spéculateurs et on ne peut voir en eux que de véritables assassins.

Certes, la viande de bourricot ne tue pas, mais c'est l'idée de truquer sa commercialisation qui fait de ses vendeurs des criminels car ils se nourrissent d'une très vile déconsidération pour leurs concitoyens. Le produit de leur esprit outrageusement malsain est une agression caractérisée contre leur nation. Ils sont à identifier eux aussi comme des pourfendeurs d'un patriotisme nécessaire plus que jamais à leur pays car leur comportement dépasse la sphère de l'incivisme.

Ce qui est remarquable aujourd'hui est qu'une floraison de faits et gestes n'ayant tous aucun rapport entre eux exposent une convergence vers une imbécilité généralisée criarde. Elle démontre que les comportements ne reposent plus sur la sagesse, la raison et le respect de l'autre et que le savoir-vivre tend à disparaître. Le délire des mauvaises nouvelles impose l'incompréhension car il est impossible d'en saisir les tenants.

De ce qui semble être des maladresses à travers ce que l'on observe de plus en plus quotidiennement dans la mouvance d'une partie de la société, n'est en vérité qu'une déficience mentale sur laquelle les sociologues et les psychanalystes devraient se pencher.