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La Commissaire européenne à l'Énergie: L'Algérie, l'un des partenaires les «plus fiables» de l'UE

par R. N.

Le Premier ministre, M. Aïmene Benaderrahmane, a présidé hier à Alger, la cérémonie d'ouverture du Forum d'affaires Algérie-UE sur l'énergie, organisé pour promouvoir les investissements et les partenariats industriels entre les entreprises algériennes et européennes, en matière de gaz naturel et des énergies nouvelles et renouvelables.

Ce forum de deux jours, 2ème du genre après celui tenu en 2016, réunit plusieurs ministres dont le ministre de l'Energie et des mines, Mohamed Arkab, la Commissaire européenne à l'énergie, Kadri Simson, le président du CNESE, en plus de parlementaires, des représentants des ambassades des pays de l'UE accrédités en Algérie, de hauts cadres de ministères, entreprises et institutions nationales ainsi que des associations industrielles et organisations patronales.

L'objectif de cet événement est de promouvoir les investissements et les partenariats industriels entre les entreprises algériennes et européennes dans le secteur de l'énergie et d'engager des partenariats mutuellement bénéfiques, à la lumière de la situation énergétique actuelle.

Intervenant à l'ouverture de ce Forum, la Commissaire européenne à l'Energie, Kadri Simson, a déclaré que l'Algérie est l'un des partenaires «les plus fiables» pour l'Union européenne (UE) dans le domaine de l'énergie et il est «naturel» de se tourner vers elle au moment où les marchés de l'énergie européens font face à des turbulences. Ajoutant que le volet du gaz étant «le maillon central» du partenariat énergétique entre les deux parties».

L'intervenante a souligné que le marché européen est «encore dépendant à 90% des importations de gaz», affirmant sa satisfaction du fait que l'Algérie investit dans de nouvelles explorations gazières et de nouveaux projets de production. Elle a également évoqué la possibilité d'aider à augmenter le volume de gaz algérien disponible pour l'exportation en «récupérant le gaz perdu lors du torchage, de l'évent ou des fuites de méthane».

«Le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et moi, avons discuté hier de la manière de développer davantage ce volet. L'UE est prête à apporter son savoir-faire», a-t-elle assuré.

Selon Mme Simson, la nouvelle coopération énergétique Algérie-UE signifie «un travail allant au-delà du gaz», citant la potentielle coopération dans les énergies renouvelables et l'hydrogène. Elle a également rappelé que l'Algérie détient «l'un des plus grands potentiels d'énergie solaire au monde», indiquant que «l'UE est prête à aider l'Algérie à libérer pleinement ce potentiel». «Notre objectif est de créer des liens concrets, des relations d'affaires durables, de favoriser la confiance et d'aider à définir ce que tous les acteurs et parties prenantes peuvent faire pour renforcer le lien entre les entreprises algériennes et européennes du secteur de l'énergie», a conclu Mme Simson.

«Consolider davantage le partenariat énergétique avec l'Algérie»

Le Forum a été précédé, hier lundi, par la tenue de la 4ème réunion annuelle de haut niveau du dialogue énergétique entre l'Algérie et l'Union européenne, sous la co-présidence de M. Arkab et de Mme Simson.

S'exprimant lors d'un point de presse à l'issue de la 4ème réunion annuelle de haut niveau du dialogue énergétique entre l'Algérie et l'UE, Mme Simson a indiqué que «les liens dans le secteur de l'énergie entre l'Algérie et l'UE et ses Etats membres sont historiques, forts et profonds».

«Nous voulons les consolider et développer davantage un partenariat énergétique qui soit mutuellement bénéfique aux peuples algérien et européen», a-t-elle souligné.

A ce propos, la Commissaire européenne a affirmé avoir proposé au ministre de l'Energie trois domaines «très prometteurs» dans le secteur de l'énergie où l'Algérie et l'UE peuvent avoir une «coopération gagnant-gagnant».

Le premier domaine concerne l'augmentation des volumes de gaz algérien potentiellement disponibles à l'exportation vers l'Europe. Selon Mme Simson, cette augmentation pourrait être réalisée «en coopération avec des entreprises européennes, en exploitant de nouveaux champs gaziers».

Une autre voie consiste à réduire davantage les émissions de méthane et le torchage. Mme Simson a fait savoir qu'elle a proposé, lors de la réunion, «un projet concret de coopération au ministre de l'Energie, M. Akrab». Elle a également fait observer que l'Algérie «dispose d'abondantes sources d'énergies renouvelables, solaires et éoliennes» qui lui permettent de «devenir un leader mondial dans la production de l'énergie propre, pour la consommation locale mais aussi pour l'exportation, y compris vers l'Europe». A ce propos, elle a indiqué que les deux parties travaillent déjà ensemble sur le développement des énergies renouvelables avec le projet commun «Taka Nadhifa» (énergie propre).

«L'UE est prête à faire beaucoup plus dans ce domaine et à mobiliser un financement européen important du Fonds européen pour le développement durable en coopération avec nos banques de développement comme la Banque européenne d'investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement», a-t-elle fait savoir.

Le 3ème domaine de coopération concerne l'hydrogène vert. Mme Simson a affirmé qu' «un éventuel partenariat UE-Algérie sur l'hydrogène pourrait permettre de développer la production, la consommation et le commerce d'hydrogène renouvelable et de dérivés». «Nous devons travailler ensemble pour créer les bonnes conditions pour attirer les investissements et promouvoir les partenariats des entreprises européennes et algériennes».

Volonté de renforcer les relations de partenariat

Dans une déclaration à la presse à l'issue de la 4ème réunion annuelle de haut niveau du dialogue énergétique entre l'Algérie et l'Union européenne, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab a affirmé que «les deux parties ont renouvelé leur volonté commune de renforcer les relations dans le domaine de l'énergie, à travers la poursuite des échanges et des concertations, dans le cadre des groupes de travail d'experts, au sujet du gaz naturel et les perspectives de développement des infrastructures et de l'électricité, notamment le raccordement électrique, les énergies nouvelles et renouvelables et l'efficacité énergétique». M. Arkab a invité les entreprises des Etats de l'UE à «saisir toutes les opportunités» pour continuer à développer le partenariat avec l'Algérie, à travers des investissements basés sur le principe «gagnant-gagnant», rappelant dans ce cadre que les travaux du deuxième forum entre l'Algérie et l'UE dans le domaine de l'énergie serait organisé mardi, et représenterait «un travail concret exécuté, témoignant de la dynamique de cette coopération». Durant cette réunion, les deux parties ont discuté des moyens de renforcement de la coopération bilatérale dans le domaine de l'énergie, où il a été réaffirmé que «l'Algérie est un partenaire stratégique, sûr et crédible en matière d'approvisionnement en énergie», indique M. Arkab.