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162 médicaments en voie d'épuisement: «Le stock couvre moins d'un mois de besoins»

par R. N.

Le Directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), Samir Ferhat, était hier l'invité de la Radio nationale chaîne 1, pour évoquer la «stratégie» qu'il compte mener pour faire de son institution «un acteur primordial pour la sécurité médicamenteuse de l'Algérie».

«La plus importante démarche pour assurer la sécurité médicamenteuse de l'Algérie, c'est d'encourager la production nationale de médicaments. Il n'y a pas d'autre solution. Mais cela doit s'accompagner de leviers réglementaires et législatifs, dont s'est chargé le ministère de l'Industrie pharmaceutique. Cependant, cela ne suffit pas en l'absence d'un tissu industriel national en mesure d'encourager cet élan», affirme le DG de la PCH. Selon l'intervenant, pour le moment, «le tissu industriel pharmaceutique ne permet pas d'assurer l'approvisionnement suffisant voulu par les autorités». M. Ferhat cite, à cet effet, «un exemple». «Récemment, il y avait des perturbations au niveau des hôpitaux concernant l'approvisionnement d'un produit médicamenteux. Il s'agit d'un produit fabriqué en Algérie.

Lorsque nous avons interpellé la représentante de la société concernée, la réponse qui nous a été donnée, pour expliquer ces perturbations, c'est «la non-disponibilité du bouchon du flacon contenant ce médicament qui est importé. Voici un exemple comment peuvent surgir les perturbations dans le secteur du médicament», affirme l'intervenant. Il ajoute à ce propos : «Actuellement, il n'y a pas véritablement de production de médicament à 100%. Nous ne faisons que du conditionnement», précise l'invité de la chaîne 1. Interrogé sur le nombre de médicaments indisponibles, «évalués par certains à 100 ou 300 nomenclatures», le DG de la PCH est catégorique : «Ce n'est ni l'un ni l'autre de ces deux chiffres». Faisant état des «chiffres de médicaments disponibles», le DG annonce que «sur les 647 médicaments inscrits dans les listes de la PCH, 485 sont disponibles». «Quant au stock en voie d'épuisement, il est de 162 médicaments.

Ce qui couvre moins d'un mois les besoins. C'est pour cela que nous enregistrons des perturbations au niveau des établissements hospitaliers», a-t-il ajouté. Interrogé sur les pathologies concernées par ces manques de médicaments, Samir Ferhat précise qu'il s'agit «des médicaments anti-cancers mais aussi d'autres maladies».

Sur les causes à l'origine de ces manques, l'intervenant cite «entre autres» causes, les «retards dans l'établissement des programmes d'importation des médicaments et des matières premières». Sur la «couverture de la production nationale des besoins en médicaments», le DG de la PCH affirme : «Selon les statistiques disponibles, il s'agit de plus de 50% de nos besoins en médicaments qui sont produits localement. Nous avons conclu des contrats avec des opérateurs nationaux, allant d'une année à cinq années, pour l'approvisionnement en plus de 40 produits pharmaceutiques».

Sur le rôle de l'Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, l'intervenant estime que malgré «l'importance de cette institution, les perturbations sont inévitables, car elles sont particulièrement liées à l'importation des matières premières». Selon lui, la question se pose surtout pour «non-respect des délais par les fabricants de matières premières, dus à leur tour à des problèmes de programmation de la fabrication par le fournisseur».