Il y a beaucoup à faire, sur tous les plans, pour le
nouveau responsable du département de l'Enseignement supérieur. « S'ouvrir
davantage sur l'environnement social et économique », est un thème sur lequel
le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Bidari, a insisté dans une allocution prononcée lors de la
cérémonie d'ouverture officielle de l'année universitaire. Aussi, il a plaidé
dans ce sillage en faveur de la nécessité d' « activer toutes les mesures de
valorisation des résultats de la recherche », « d'encourager la dynamique
nationale comme alternative partielle à la formation à l'étranger », «
rationaliser les dépenses et les investissements de l'Etat dans les équipements
scientifiques », « s'attacher à la numérisation du secteur » et «
l'amélioration de la qualité de l'enseignement ». Autant de vecteurs qui
focalisent les discours depuis de nombreuses années. Le diagnostic n'est pas
nouveau. Ces mêmes appels et messages qui reviennent, chaque année, dans les
discours ne sont-ils pas un signe qui laisse voir que l'université fait du
surplace ? L'université doit également s'occuper de l'employabilité des
diplômes qu'elle distribue, et de la vie estudiantine en général.
L'environnement dans les campus doit refléter la dynamique du développement en
général et les espoirs du pays dans ses futures élites. Fraîchement installé,
M. Bidari a mis le doigt sur le mal chronique de
l'université, ses œuvres universitaires, en faisant un constat sans appel. La
laideur des cités U et les chambres où le confort n'a pas droit de cité n'ont
pas échappé aux remarques du ministre. Et, on n'a pas tout dit à propos de la
vie dans les cités U. Rien de nouveau là-dessus également,
mise à part cette annonce à propos d'une prometteuse mise en place d'un système
de « suivi permanent » de l'amélioration de la vie estudiantine au niveau des
?uvres universitaires afin d'assurer des prestations décentes et la poursuite
du processus d'amélioration progressive des services universitaires dans le but
de développer, à court terme, un modèle d'utilisation des moyens
d'actualisation et d'amélioration des prestations fournies aux étudiants
concernant la bourse, l'hébergement, la restauration, le transport et la
couverture sanitaire. L'amélioration des ?uvres universitaires a
toujours été une préoccupation majeure dans la politique de l'Enseignement
supérieur, sans arriver à corriger tous les défauts qui enlaidissent cette vie
estudiantine, la plus belle et la plus ouverte aux rêves d'une vie meilleure,
normalement.
Doit-on s'attendre cette, fois-ci, à un passage au concret,
l'amélioration de la qualité de l'Enseignement supérieur et la vie estudiantine
? Fait nouveau, aussi, dans cette prise en main de l'environnement dans les
campus, le ministre s'attaque de front aux Associations estudiantines, en
consignant « une révision des conditions et des modalités de leur
fonctionnement » pour créer « une atmosphère de pratiques associatives et
participatives nobles ». Une dénonciation à peine voilée de comportements qu'il
faut bannir des pratiques associatives. Quelle approbation, ou désapprobation,
peut susciter ce constat « sans complaisance » au sein des étudiants ?