Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Action arabe commune: Nécessité de renforcer le rôle de la société civile

par Houari Barti

Le deuxième jour du Forum intergénérationnel des sociétés civiles arabes a été consacré, hier, à une des plus importantes thématiques au programme des travaux de ce rendez-vous. Il s'agit d'une conférence portant sur « le Rôle de la société civile arabe dans le contexte des nouveaux défis internationaux ».

Une conférence dont la modération des débats a été confiée au professeur M'hand Berkouk, expert international en questions géostratégiques et sécuritaires, avec des intervenants de choix comme le Pr Riadh El-Saïdaoui (Tunisie), directeur du centre arabe des études politiques et sociales à Genève. « La session d'aujourd'hui a été animée par des conférenciers issus de cinq pays arabes. L'objectif était de faire un état des lieux de la situation sur les mutations en cours notamment celles ayant trait aux jeux de force des principales puissances mondiales et des défis que ces mutations engendrent pour les états de notre région », a affirmé le Professeur Berkouk, lors d'un point de presse animé à l'issue de cette première session de travail.

Selon l'expert, « il y a eu un consensus qui s'est dégagé par rapport à un certain nombre de points. Le premier point, c'est qu'il y a, en effet, des mutations profondes à la fois structurelles mais surtout structurantes du monde ». Ce consensus, a-t-il expliqué, concerne également « les capacités des acteurs actuels ou nouveaux à définir d'autres situations géopolitiques dans notre région. La région arabe, a-t-il dit, « connaît un certain nombre de bouleversements sécuritaires, liés notamment à la déchéance de trois états et la fragilisation d'autres états ». Le défi, a-t-il estimé, « est d'avoir la capacité de générer aujourd'hui des convergences stratégiques à sens opératoire ».

« Parmi les conclusions qui ont émergé à l'issue des travaux d'aujourd'hui, a ajouté, le Pr Berkouk, on retient un consensus de la part des conférenciers sur la nécessité de créer des institutions dédiées à la réflexion stratégique interarabe afin de pallier au déficit en matière de capacité d'analyse prospective pour les actions préventives. » Le deuxième impératif qui a émergé, a-t-il ajouté, « c'est l'importance d'avoir une véritable prise en charge du rôle de la société civile dans l'encadrement des sociétés civiles nationales pour qu'elles ne soient pas une proie facile aux manipulations des ONG internationales ». Le troisième consensus porte quant à lui sur « la nécessité de consolider la stabilité systémique des États, au-delà des ingérences et dans le strict respect de la souveraineté », a-t-il souligné. L'autre point très important identifié par les participants, selon le Pr Berkouk, « est le besoin des pays arabes de créer de nouvelles conditions de réflexion collective par rapport au rôle des institutions de la gouvernance interarabe et surtout par une véritable réforme de la ligue arabe ».Pour le modérateur de la session d'hier, « les conférenciers ont salué le rôle pionnier de l'Algérie en matière de réformes, d'effort collectif arabe et de solidarité ». L'Algérie, a-t-il ajouté, « a toujours jouit d'un statut avant-gardiste et d'un un rôle pionnier, notamment dans sa capacité de proposer des solutions à même de donner plus de sens à cette solidarité interarabe ».