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Partie haute de Mers El-Kébir: Le réseau routier à l'agonie

par H. S.

Faute d'entretien, principalement, une bonne partie du réseau routier de la commune de Mers El-Kébir se trouve dans un état de dégradation avancé. Le rejet de matériaux et de résidus de construction sur la bordure, et parfois à même la chaussée, a bouclé la boucle pour mettre en place un paysage pitoyable. C'est le cas notamment du chemin vicinal desservant la partie haute de Mers El-Kébir, qui part de Haï Ezzohour (ex-Roseville) via le rond-point à hauteur de l'entrée de la base navale pour se connecter avec la Corniche supérieure via le lieudit « Aïn Khedidja ». Et au rythme avec lequel elle se détériore, cette route risque carrément de disparaître dans un proche avenir tant il n'y a pas la moindre action sur le terrain pour la préserver. Ce qui a accéléré le processus de dégradation de cette voie et la rendue au fil des jours à la limite du praticable, c'est le déversement effréné des déchets de matériaux, de remblais et autres terres excédentaires issus principalement des chantiers d'auto-construction, en particulier les habitations illicites qui poussent çà et là sur le bassin versant de la ville. Mais il faut remonter à une douzaine d'années pour mieux comprendre la situation. Précisément à l'année 2010 qui a vu la promulgation de l'arrêté de déclassement du chemin de wilaya (CW) 44 en chemin communal (CC). On s'en souvient, à l'époque, les habitants de cette localité en sont arrivés à des actions de protestation suite à l'exclusion -selon eux- du tronçon du CW 44 desservant leur commune du projet relatif à la réhabilitation et à la modernisation de la corniche supérieure avec ses deux branches CW44/CW45. Allant jusqu'à saisir par écrit le ministre des Travaux publics, les riverains se sont indignés contre «la marginalisation de notre localité de tous les projets qui ont concerné jusqu'ici la corniche oranaise, dont celui du chemin de wilaya n°44, aussi bien en termes de développement des infrastructures routières qu'en termes d'entretien».

Pour eux, «les programmes routiers dans cette partie de la wilaya ne sont conçus que sous l'angle étroit de la saison estivale. Etant les plus lésés dans le cas en question, les habitants des quartiers de Haï Ouarsenis, communément appelé «Es-Sardina», en référence à l'ancienne usine désaffectée de transformation de la sardine, et Haï Ezzohour (ex-Roseville), reviennent d'ailleurs à la charge. «Ils ont trompé nos espérances à l'époque en annonçant que le tronçon du CW 44 longeant nos localités a été déclassé en chemin communal dans le but d'alléger les procédures administratives, avec comme finalité d'accélérer le projet de réhabilitation de cet axe routier. Or, nous venons d'apprendre que le projet prévu par la DTP concerne uniquement le segment Aïn Khedidja-Aïn El-Turck, autrement dit le tronçon qui va du branchement RN 2/CW 44, à hauteur du rond-point de Roseville jusqu'à la bifurcation CW 45/CW 44, n'est pas concerné par ces travaux. Nous en concluons donc logiquement que l'arrêté de déclassement a été promulgué dans l'intention d'amputer l'axe desservant Mers El-Kébir du projet de la corniche supérieure, dans une vision qui ne tient compte que du seul aspect saison estivale de la côte ouest d'Oran. Bref, Mers El-Kébir, cette localité située à mi-chemin, a été sacrifiée», remarque, dépité, le représentant d'un comité de quartier de Haï Ouarsenis.La même analyse est faite par un usager de la corniche, un taxi résidant dans le même quartier. «Pourtant, le grand panneau planté depuis toujours au niveau du giratoire de Roseville signale qu'il y a deux divisions: soit continuer tout droit sur la RN2 pour accéder à Aïn El-Turck en côtoyant le littoral, soit tourner à gauche via le CW 44 pour déboucher sur la corniche supérieure. Logiquement donc, il fallait considérer cet endroit comme le point de départ des travaux de réhabilitation et de modernisation, d'autant que cet axe dessert de nombreuses agglomérations de la commune de Mers El-Kébir et enregistre un flux important en saison estivale. Je ne vois aucun avantage à tirer en amputant ce segment du projet, mais que des inconvénients, majeurs en plus», remarque ce transporteur.

Ceci d'autant que cet ancien chemin de wilaya CW 44, qui débouche sur la corniche supérieure à la sortie de Mers El-Kébir côté mont, est épisodiquement coupé à la circulation à cause d'affaissements de terrain qui surviennent fréquemment au niveau de Haï Ouarsenis (ex-plateau Saint George). Rien n'a été fait pour résoudre une fois pour toutes cette situation, ce qui a laissé la place aux interrogations et aux spéculations. Le déclassement en 2010 de cet axe routier de CW en CC, qui s'étend du rond-point de Roseville au lieu dit Aïn Khedidja, point d'intersection du CW 44 avec la route montagneuse qui débouche à «Coca», est un indice probant que cette partie du CW 44 concerné par le projet de réhabilitation et réaménagement en «2 fois 2 voies» aurait été amputée.