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L'écrivain Dib, la BNF et la terre algérienne

par Amine Bouali

Comme pour beaucoup d'écrivains algériens d'expression française, la vénérable institution qu'est la Bibliothèque nationale de France (la BNF), installée à Paris et riche d'environ 250.000 manuscrits (c'est-à-dire des œuvres originales écrites de la main des auteurs ou dactylographiées), possède un fonds Mohammed Dib.

Le 24 juillet 2012, soit 9 ans approximativement, après le décès du célèbre écrivain algérien, survenu le 2 mai 2003, ce fonds a été constitué suite à une donation de sa veuve, Madame Colette Belissant-Dib.

Le fonds Mohammed Dib de la BNF se compose de 30 volumes reliés et surtout de 41 boîtes d'archives laissés par l'écrivain après sa mort dans son domicile de La Celle-Saint-Cloud, dans la région parisienne. N'y figurent cependant pas les brouillons des cinq œuvres écrites en Algérie avant 1959 et l'installation de Dib en France. Les manuscrits manquants du fonds Mohammed Dib de la BNF de la capitale française sont ceux des trois romans réunis sous le titre générique «Algérie» («La Grande Maison», «L'incendie» et «Le Métier à tisser») ainsi que les brouillons du recueil de nouvelles «Au café» et du roman «Un été africain», tous écrits en Algérie avant 1959.

Le manuscrit du roman de Mohammed Dib «Le Métier à tisser» est conservé actuellement à Tlemcen chez la famille d'un grand ami de jeunesse de l'écrivain. (Dib lui en avait fait cadeau pour sceller une belle amitié fondée sur leur passion commune de la littérature.) Mais personne ne sait où sont passés les brouillons des quatre autres ouvrages!

Par un heureux et étrange hasard en tout cas, les manuscrits de la partie de l'œuvre de Mohammed Dib la plus ancrée dans le terroir et le réel algériens, ont, soit disparu, soit sont restés cachés dans la terre profonde qui les a vus naître.