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En attendant des solutions adaptées: 600.000 élèves quittent les établissements scolaires chaque année

par M. Aziza

Dans le cadre de la lutte contre la déperdition scolaire, le ministère de l'Education nationale a décidé d'accorder une chance aux redoublants et aux élèves qui sont menacés d'exclusion de l'école.

Et ce, pour qu'ils poursuivent leur scolarisation. Il s'agit d'une probable intégration qui se fera sous conditions que les élèves concernés ne causent pas de problèmes en matière de respect du règlement scolaire ou d'absentéisme. Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'Education et de la Formation (SATEF), a affirmé à notre journal que son syndicat est contre « l'exclusion des élèves » mais, dira-t-il, il ne faut tout de même pas, faire dans « l'exagération ». Il dira qu'il y a des élèves âgés de 18 et 19 ans qui sont toujours dans le collège. En précisant que « certains sont à l'école à contrecœur, alors que nous devons leur donner la possibilité de faire des formations professionnelles dans différentes branches ».

Il rappelle que la loi no 08-04, du 23 janvier 2008 portant orientation sur l'Education nationale est assez claire. « Il est interdit d'exclure un élève âgé de 16 ans des établissements scolaire ». Il souligne qu'il y a 10 ans de cela, un rapport établi par différentes institutions, en coordination avec les services de sécurité, a plaidé pour le maintien des élèves dans le milieu scolaire, même ceux qui sont âgés de plus de 16 ans. Il dira que la famille éducative n'est pas contre cette instruction car elle connaît l'enjeu de ces décisions « c'est pour éviter aux exclus et aux recalés de se retrouver dans la rue ». Mais, dit-il, il serait préférable « de chercher des solutions adaptées à ce genre de situation qui seront en faveur des élèves, notamment ceux qui ne sont pas très motivés pour poursuivre leurs études ». M. Amoura a tenu à souligner qu'il faut surtout mener des enquêtes approfondies et des études poussées sur la déperdition scolaire en général, qui concerne les exclus de l'école, mais aussi les élèves qui abandonnent l'école précocement. Il dira que 600.000 élèves quittent annuellement les établissements scolaires, le plus souvent sans aucune orientation vers la formation professionnelle.

Cette année on aura presque le même nombre, « le taux de réussite au BEM n'a pas atteint les 60%. En attendant les recalés au bac, on sera presque avec les mêmes taux de déperdition ». Le président du SATEF a mis l'accent, par ailleurs, sur la nécessité de revoir les mécanismes d'orientation des élèves vers les centres de l'enseignement et de la formation à distance et vers la formation professionnelle avec des formules attractives. Et de mettre l'accent également sur la nécessité de donner « une âme à l'école » avec des activités artistiques, sportives, culturelles qui attirent les enfants. En précisant que certains boudent l'école, d'autres y vont à contre cœur, une école dont la structure est souvent en béton sans aucune touche attirante (absence de verdure, de salle et d'espaces sportifs).