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Surfer prudent, surfer intelligent

par El-Houari Dilmi

Dans la foulée de la secousse sismique enregistrée dimanche soir dans la wilaya d'Oran, des rumeurs se sont propagées pour ajouter à la peur panique qui s'est emparée de la population. Une question qui mérite d'être posée : les réseaux sociaux et leur influence grandissante peuvent-ils constituer l'autre menace de la guerre de la 4e génération ? La rumeur sur un incendie dans la zone industrielle d'Arzew, largement propagée sur la Toile, n'a pas aidé à rassurer une population paniquée par le séisme. Jusqu'à obliger Sonatrach à dénoncer une «information fallacieuse et fabriquée».

Sans se laisser embarquer dans les mauvaises galères, il est facile de constater que dans un pays qui a toujours un mal fou à se parler à lui-même, la rumeur s'est toujours incrustée dans la brèche, grande ouverte de l'espace public, laissé vacant par une stratégie de communication institutionnelle encore si inopérante. Au point que l'homme de la rue continue à croire que la «vérité» est partout sauf là où le personnel politique, en charge de la gestion du secteur de la communication, veut qu'elle se «niche». Cette manie tenace de croire que la «vérité» vient toujours «d'ailleurs» et pas de chez nous, est en elle-même une menace, surtout que des laboratoires clandestins travaillent à duper volontairement l'opinion publique et l'intoxiquer avec un nombre incalculable d'infox, diffusées en continu sur les réseaux sociaux. «Surfer prudent, surfer intelligent», est la stratégie adoptée sous d'autres cieux qui ont pris conscience des risques et de la place prépondérante du numérique dans la vie de tous les jours. La méfiance ou la critique envers cette nouvelle technologie du tout numérique est endormie par la mode et l'engouement des adolescents surtout.

D'autres parlent d'une cyberdépendance, aux conséquences psychologiques sur les utilisateurs non encore mesurables. Cas concret à méditer : les services de police judiciaire d'une wilaya de l'intérieur du pays ont eu à traiter une affaire pour le moins troublante. Un père de famille qui se plaignait d'harcèlement sur Facebook, a fini par découvrir, hébété, que le harceleur n'était autre que son propre rejeton. «Je voulais juste m'amuser», dira-t-il aux policiers !