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Epidémie de la variole du singe: Les personnes nées après 1980 plus exposées

par R. N.

Le directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), Fawzi Derrar, a critiqué la manière avec laquelle l'Organisation mondiale de la santé a géré l'épidémie de la variole du singe, estimant qu'elle n'a pas donné l'alerte à temps.

Le Pr Derrar a expliqué, hier, lors du Forum du quotidien Echaab, que l'OMS «n'a pas prêté suffisamment attention au fait que ce virus se propageait en Afrique», ce qui explique, selon lui, le retard pris dans «l'avertissement» lancé à ce sujet, c'est-à-dire une fois que sa propagation «a commencé dans certains pays d'Europe». Concernant la gravité de la maladie pour l'homme, le DG de l'IPA a souligné qu'elle «touche de nombreuses personnes nées après 1980, qui ont la capacité de propager la maladie en cas d'infection, contrairement à celles nées avant cette date et qui sont immunisées contre la maladie car elles ont été vaccinées avec un vaccin qui a cessé d'être administré depuis 1980».

Selon l'intervenant, «la maladie est traitée en isolant chaque personne infectée afin d'empêcher sa propagation», citant une directive de l'Organisation mondiale de la santé. Concernant les caractéristiques de la maladie, Fawzi Derrar a expliqué que le virus de la variole du singe est «complètement différent» du virus «Covid-19», «en termes de vitesse de propagation ou de dangerosité pour l'homme». C'est ce qui explique, selon lui, que l'OMS n'a pas élevé le degré de gravité de la maladie après le début de son apparition dans certains pays africains et même européens.

Aujourd'hui, ajoute le DG de l'IPA, l'augmentation du nombre de cas infectés par la variole du singe depuis le diagnostic du premier cas, «ne signifie pas qu'il est aussi rapide que le coronavirus», excluant une vitesse de propagation similaire à celle du Covid-19. Il a également expliqué que la différence entre les deux virus réside dans le fait qu'une personne atteinte de coronavirus peut «contaminer plusieurs personnes», alors que celle atteinte de la variole du singe ne le transmet qu'à la personne qui est à proximité. Interrogé sur la situation en Algérie, l'intervenant a affirmé qu'il n'existe aucun cas de variole du singe dans le pays. «Aucune infection par la variole du singe n'a été enregistrée dans les 58 wilayas», a-t-il affirmé, citant des statistiques de l'IPA et les services hospitaliers situés sur tout le territoire national.

Cependant, le DG de l'IPA a fait état de la «difficulté de diagnostiquer» le virus de la variole du singe, «en raison de la présence de maladies similaires à celui-ci», ce qui rend, selon lui, la confirmation ou non de sa présence en Algérie «directement liée aux rapports médicaux que l'Institut reçoit des services de santé publique dans les 58 wilayas», tout en confirmant la disponibilité de l'IPA «à toute urgence», puisqu'il dispose des «appareils de diagnostic de cette maladie». Sur les mesures à prendre pour éviter la variole du singe, l'intervenant explique que «le protocole sanitaire préventif contre le coronavirus est suffisant» pour freiner la propagation du virus de la variole du singe « si, à l'avenir, il venait à être détecté en Algérie». Le Pr Derrar ajoute que, désormais, les citoyens algériens «sont devenus pleinement capables de faire face à toute urgence compte tenu de ce qu'ils ont vécu avec le coronavirus, ce qui les rend «tous parfaitement préparés à affronter le virus de la variole du singe au cas où des cas seraient enregistrés».