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Variole du singe: L'Algérie n'est pas à l'abri

par M. Aziza

A peine remis de la Covid-19, un autre virus de la famille de la variole émerge et préoccupe la Communauté internationale et l'Organisation mondiale de la santé. Est-ce que l'Algérie est à l'abri d'une probable contagion ?

Certainement pas, nous dira le chercheur en virologie, le docteur Mohamed Melhag, que nous avons contacté, hier. Le chercheur n'exclut pas totalement l'arrivée de la ?variole du singe' en Algérie, étant donné que le virus est sorti de sa zone endémique dans l'Afrique de l'Ouest pour se propager dans des pays européens dont certains sont proches de l'Algérie. Le virus a déjà fait son apparition dans un certain nombre de pays d'Europe (France, Espagne), ainsi qu'en Amérique et en Australie, soulignant la nécessité de prendre toutes les mesures préventives pour éviter sa transmission.

«On ne peut rien écarter avec l'ouverture des frontières aériennes et maritimes, nous vivons tous ensemble dans un grand village avec les avantages et les risques. On peut probablement enregistrer des cas si jamais le virus continue à se manifester, notamment dans les pays qui sont proches de l'Algérie», indique notre interlocuteur qui relativise en précisant que c'est une maladie peu contagieuse, car le virus ne se transmet pas à travers l'appareil respiratoire, mais à travers la salive ou le pus des lésions formées par l'infection. Il dira, en outre, que la maladie est peu mortelle pour le moment, avec un taux de mortalité qui oscille entre 1 et 10% des personnes infectées, et la plupart d'entre elles sont des enfants. Et de souligner qu'il n'y a pas un traitement ou un vaccin miracle contre ce virus. Le virologue affirme qu'il s'agit d'un virus dont on connaît la nature, mais celle d'antan, puisque son existence remonte aux années 70, en Afrique principalement. En précisant que les chercheurs suivent de près les informations fournies par la communauté scientifique et par l'Organisation mondiale de la santé sur ses caractéristiques. «L'infection peut être évitée en évitant d'entrer en contact direct avec les personnes infectées, en recommandant leur isolement dans ce cas, pour éviter la propagation du virus », explique le spécialiste qui recommande d'observer les mesures d'hygiène habituelle, en se lavant les mains constamment.

Pour le Dr Melhag, l'apparition de la ?variole du singe' ne doit pas nous faire oublier la Covid -19 qui sévit encore et qui resurgit dans certains pays après une accalmie. «C'est vrai qu'on a enregistré récemment zéro cas en Algérie, mais il faut juste savoir que les cas comptabilisés sont ceux ayant été confirmés par les tests PCR seulement. La vigilance doit rester de mise», dit-il en précisant que la Covid n'est pas derrière nous. Le chercheur a cité l'exemple de «la Corée du Nord qui a été obligée de recourir à la fermeture générale à la lumière de la vague de propagation du coronavirus». Il a cité en outre, le variant ?omicron BA5' qui a été à l'origine de la sixième vague de la Covid au Portugal, où les autorités sanitaires ont recommandé le port du masque dans les lieux publics. Le Dr précise que le virus du coronavirus continue de muter et à développer de nouveaux variants, appelant les citoyens à porter des masques de protection dans les lieux fermés, notamment durant cet été, lors de fêtes de mariages souvent célébrées dans des salles fermées.