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La femme et le réajustement des ordres établis

par Abdou BENABBOU

Les sempiternels discours sur l'inégalité des sexes dans le monde du travail ne s'arrêtent pas. Une rencontre nationale tenue sur le sujet cette semaine à Alger revient sur l'impossibilité faite par les hommes à la gent féminine d'occuper des postes de responsabilité. Le débat ne bénéficie que peu d'égards pour la réalité architecturale de la société et ne tient que peu compte de la visible révolution qui s'opère en son sein.

On persiste toujours à utiliser une vieille balance usée pour opposer les femmes et les hommes pour continuer à accorder aux mâles la prédominance d'un pouvoir surfait alors que dans tous les secteurs névralgiques l'empreinte féminine est flagrante à vue d'œil. L'école, la santé, la justice reposent majoritairement sur le dos des Algériennes depuis des décennies prêtant à démontrer un certain effacement des hommes de plus en plus vaste. Dès lors, les auréoles de la masculinité se diluent à un rythme implacable laissant dire les mauvaises langues que la denrée humaine masculine a disparu. Ce n'est là qu'un juste réajustement des ordres établis tant il est vrai que le vrai pouvoir a toujours été entre les mains des femmes depuis l'éternité. Quant à la prise en charge des postes de responsabilité, l'essentiel n'est pas dans l'habit de ceux qui les assument mais dans le sérieux et la rigueur de ceux et celles qui les endossent. Prétendre que la femme est déconsidérée est l'emprunt d'une fausse piste, car tout indique en tout lieu qu'elle a fini par redorer le sens de la responsabilité.

A l'heure actuelle, les femmes algériennes démontrent avec une grande diligence et une volonté spectaculaire qu'elles tendent à prendre une sérieuse avance sur les hommes non pas au nom d'une quelconque revanche sur l'histoire mais pour confirmer que la dernière décision, depuis la nuit des temps, leur est revenue.

Le reste, tout le reste n'est que littérature et bavardage car leurré, l'homme a en permanence prétendu que l'autorité lui a été léguée par la divinité alors que c'est la femme qui donne la vie.