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Un autre crime sioniste

par Abdelkrim Zerzouri

On t'assassine, puis on marche dans la procession funèbre vers ta dernière demeure et on vient ensuite présenter les condoléances à tes proches. Un cynisme propre aux pratiques de la mafia italo-américaine qu'on retrouve chez l'Etat d'Israël, qui a officiellement présenté aux autorités palestiniennes une demande d'enquête conjointe sur l'assassinat de la journaliste Shireen Abu Aqleh, tombée en martyr en Palestine occupée dans l'exercice de ses fonctions. Comme si l'entité sioniste n'a rien à voir avec ce meurtre, alors que c'est l'armée de l'occupation sioniste qui est accusée d'avoir délibérément liquidé la victime. Une manœuvre pour se laver de cet odieux assassinat qui a provoqué l'indignation de la corporation dans le monde, ainsi que des gouvernements de nombreux pays, qui ont condamné le meurtre de la journaliste Abu Aqlah par un soldat sioniste, qualifiant cet acte de «meurtre prémédité», puisque la journaliste portait un gilet pare-balles siglé «Presse» lorsqu'elle a été tuée. «Nous avons refusé l'enquête conjointe» avec l'occupation «et nous irons devant la Cour pénale internationale», a indiqué M. Abbas, cité par l'agence palestinienne de presse WAFA.

Le président Abbas a tenu les sionistes «pleinement responsables du crime». En voulant se joindre à l'enquête engagée par les autorités palestiniennes, Israël cherche clairement à noyer le poisson dans l'eau. Déjà, l'armée israélienne commence à semer le doute en annonçant l'ouverture d'une enquête sur ces événements et «envisage la possibilité que les journalistes ont été ciblés par des hommes armés palestiniens», a-t-on déclaré. On se demande si cette enquête irait jusqu'au bout pour démasquer l'assassin. Les assassins des journalistes ne sont identifiés que très rarement et on comprend pourquoi, parce que les commanditaires sont des Etats ou des criminels organisés, comme les barons du trafic de drogue, dérangés par la divulgation de leurs méfaits, l'affaire de l'assassinat de Jamal Khashoggi est un cas édifiant à ce propos, encore frais dans les mémoires, mais certains indices laissent croire que cet assassinat ne restera pas impuni.

Il y a des témoignages d'autres reporters sur les lieux, qui ont vu l'armée israélienne ouvrir le feu sur les journalistes, blessant au moins l'un d'entre eux, et il y a, surtout, plus de pression sur la balance. Car, la victime, née en Palestine (El Qods), a vécu aux États-Unis et possédait la citoyenneté américaine. D'où la réaction ferme de la Maison Blanche, qui a appelé jeudi à une enquête «immédiate et approfondie» sur la mort de la journaliste. Les Etats-Unis ont porté cette voix au sein de l'ONU, où leur ambassadrice a signifié que la protection des citoyens et des journalistes américains est «notre priorité absolue». On va probablement trouver un soldat ?bouc émissaire' et lui mettre sur le dos ce meurtre, mais personne ne parlera du mobile du crime. Et si cette attaque meurtrière contre les journalistes, qui couvraient les opérations de l'armée israélienne, était planifiée par des stratèges israéliens pour détourner l'opinion de ce qui se trame dans les territoires occupés, dont d'autres assassinats de citoyens palestiniens à une plus grande échelle (depuis le mois de mars dernier, on compte une trentaine de Palestiniens tués par l'armée israélienne et 300 autres blessés), ainsi que l'exécution du plan de construction de 4.500 nouveaux logements pour les colons israéliens dans les territoires occupés, dénoncé à l'unanimité par la communauté internationale ?