Interrogé sur les relations entre l'Algérie et la France,
lors de son entrevue périodique avec la presse, dans la soirée du samedi 23
avril, le Président Tebboune a esquivé la question,
pour motif de la campagne électorale des présidentielles, en cours, en France,
promettant d'y répondre ultérieurement en toute franchise, après la
proclamation des résultats du vote. Le report, donc, de sa réponse sur cette
question en pleine campagne électorale des élections présidentielles en France
montre, officiellement, que l'Algérie était en attente de l'issue du vote pour
avoir une vision plus claire sur ce que seraient les relations entre les deux
pays. Maintenant que la réélection d'Emmanuel Macron, pour un second
quinquennat, est effective, la situation semble évoluer, assez rapidement, vers
le réchauffement des relations bilatérales entre les deux pays. On n'attendait
presque que l'issue du vote pour donner des signes qui vont de l'avant dans la
relation Algérie-France, après un passage tumultueux suite aux propos du
président français qui ont provoqué une grave crise diplomatique, avec le
rappel de l'ambassadeur d'Algérie à Paris. Les autorités françaises ont
immédiatement entamé plusieurs actions pour apaiser la tension, à travers des allers-retours du ministre français des Affaires
étrangères, entre Paris et Alger, qui ont finalement contribué au retour de
l'ambassadeur d'Algérie à Paris, le 6 janvier, après trois mois d'absence. Sans
pour autant faire revenir les relations bilatérales au beau fixe. Même si
certains y ont vu un dégel des relations entre les deux pays avec ce retour à
son poste de l'ambassadeur d'Algérie en France, le climat est demeuré empreint
d'une circonspection eu égard à la gravité des propos du président français. Sa
réélection pour un second quinquennat va-t-elle reconnecter Alger et Paris sur
des bases plus solides construites sur les expériences du premier quinquennat,
avec ses hauts et ses bas ? Le traditionnel message de félicitations adressé
par le Président Tebboune au Président Macron, suite
à sa «brillante réélection» est vu par les observateurs comme un signe de
réchauffement des relations franco-algériennes, qui n'ont pas été sans tensions
pendant certaines périodes du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, même si le
Président Tebboune relève dans son message qu'il est
«très satisfait» de la qualité de leur relation personnelle et des progrès
réalisés, quoique relatifs, par le partenariat algéro-français.
Ce pourquoi il invite, par la même occasion, son homologue à se rendre,
prochainement, en Algérie, pour intensifier les relations entre les deux pays.
Serait-ce une nouvelle période qui va bénéficier aux deux pays, pour tirer les
leçons des crises qui surviennent régulièrement, après des passages par des
périodes plus calmes, dans les relations entre les deux pays, pour aller plus
loin et, surtout, mettre à l'abri ces relations des inclinations de l'Histoire
? L'enjeu des cinq prochaines années, pour le président français, selon les
engagements de l'Elysée, va plus loin, avec une vision globale d'une nouvelle
politique à inventer dans les relations de la France avec tous les pays
africains.