Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Faux propos attribués au chef de la Minurso: L'ONU dément les mensonges des médias marocains

par A. Zerzouri

  Quand on sait que la diplomatie du royaume marocain est entièrement versée dans la défense de la prétendue ?marocanité du Sahara', il ne faut plus s'étonner qu'on puisse se mettre à tisser de bas mensonges, qui ne tiennent la route que le temps de la transmission d'un démenti.

Ainsi, l'ONU a démenti, mardi 26 avril, les fausses informations colportées par des médias marocains concernant des propos attribués au représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la Minurso, Alexander Ivanko, selon lesquels une prétendue «frappe aérienne avait touché un convoi de véhicules du Front Polisario transportant des armements».

Dans ce cadre, l'ONU déclare avoir reçu des éclaircissements de sa Mission pour l'organisation du référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso), «concernant un certain nombre de reportages dans les médias marocains suggérant que le représentant spécial Alexander Ivanko a déclaré qu'une frappe aérienne avait touché un convoi de véhicules du Front Polisario qui transportait des armements», a indiqué le porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU, Farhan Haq, lors d'un point de presse, assurant que «le représentant spécial n'a pas dit cela». «La Minurso a pu se rendre sur les lieux de l'attaque présumée du 13 avril et a trouvé trois véhicules, deux camions et un véhicule léger, qui semblaient avoir été touchés par des munitions aéroportées», a-t-il ajouté, relevant que la mission onusienne «n'a pas pu confirmer de manière indépendante s'il y avait eu des victimes dans l'incident et que cette information a été dûment communiquée au Conseil de sécurité le 20 avril». Ce qui colle à la vérité, car la Minurso ne peut que faire un constat à propos des dégâts matériels causés par cette attaque.

Ces déclarations du porte-parole adjoint du SG de l'ONU constituent un nouveau camouflet aux médias marocains, qui ne vont pas pour autant ressentir du remords et ne plus livrer leurs mensonges à leurs lecteurs.

Jeudi dernier, déjà, le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, avait démenti le contenu d'un article alléguant que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, aurait «applaudi» en privé la récente annonce par l'Espagne concernant son revirement dans la question sahraouie. «Je vais réitérer ce que j'ai déjà dit, à savoir que toute déclaration sur la position de M. De Mistura ou ses activités qui n'est pas publiée par lui ou mon bureau est trop souvent une déformation des faits», avait déclaré Stéphane Dujarric lors de son point de presse quotidien. Sur un autre registre, la déformation des déclarations du président de la République à propos de la brouille entre l'Algérie et l'Espagne suite au revirement de l'Espagne dans sa position vis-à-vis du dossier du Sahara occidental a fait réagir nombre d'observateurs. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, qui a très mal réagi à ces déclarations, n'a pas bien saisi la subtilité des propos du président de la République, estime-t-on.

Ou cherche-t-il à travers cette fausse lecture des déclarations du président de la République à pousser à la dégradation les relations entre les deux pays ? «Visiblement, soulignent les observateurs, le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, n'a pas bien saisi la subtilité des propos du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lorsqu'il a évoqué la brouille entre les deux pays en pointant du doigt l'aventurisme du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, notamment avec son revirement de position brusque dans le délicat dossier du conflit au Sahara occidental». Ce n'est pas la première fois que l'Espagne «mène un jeu dangereux au sujet du conflit au Sahara occidental», ont-ils encore soutenu, relevant «qu'en tant que puissance administrante, elle vient de marquer une seconde trahison à l'égard du Sahara occidental après la première de 1975, en foulant au pied les résolutions des Nations unies». «Le président de la République, qui a toujours soutenu que l'Algérie n'est pas engagée dans le conflit au Sahara occidental, a clarifié la position de l'Algérie vis-à-vis de l'Espagne en réaffirmant les liens étroits entre les deux pays, tout en regrettant la toute nouvelle position du chef du gouvernement qui ne peut en aucun cas être celle du peuple espagnol, et encore moins celle du roi Felipe VI, qui n'a jamais été pointé du doigt par le chef de l'Etat algérien, bien au contraire», rappellent les observateurs. Le peuple, notamment, peut à tout moment changer les orientations de la politique du pays, mais pas l'actuel chef du gouvernement espagnol, qui se trouve otage de sa politique.