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Le bifteck des uns et l'os des autres !

par Abed Cherifi

La viande est trop chère en ce mois sacré de Ramadhan, trop chère au point que même les bourses dites « moyennes » ne peuvent plus s'offrir le luxe de se payer des protéines animales. Même la viande que l'on devait importer n'est jamais venue, les autorités ayant décidé d'annuler les importations. Pourtant, les chiffres qui nous sont « balancés » d'en haut nous parlent d'un cheptel ovin et bovin parmi les plus importants d'Afrique du Nord, sans que personne ne sache qui en est (sont) réellement le (s) propriétaire (s) ni qui contrôle un marché à enjeu capital, dans l'entretien de la paix tout court. L'on nous susurre que des quantités « gargantuesques » de poulet sont stockées dans les entrepôts, sous l'ombrelle de l'Etat, alors qu'en même temps et sous les cieux du même pays, le poulet « déplumé » se vend jusqu'à 470 dinars le kilogramme, donnant à la ménagère « dévidée » l'envie de jeûner une vie durant ! L'on sait qu'il y a trop longtemps que le pays racle le fond de ses caisses dans l'entretien de la chaîne alimentaire nationale. Il y a, aussi, un bon bout de temps depuis que le pays ne s'est pas « auto-suffi », en matière de blé, pas celui sonnant et trébuchant mais celui né des entrailles de la terre. Avec pour seul sursis une baguette de pain garantie à tous, qui va récolter les fruits et légumes de cette nouvelle « bahbouha » qui donne tant le tournis, sinon que ce sont toujours les grosses légumes qui sont servies en premier. Importation ou pas, qu'elle vienne d'Inde, du Soudan ou même de la planète Jupiter, lors du mois des « carêmeux », la viande, halal ou pas, boucanée, faisandée, braisée, panée, hachée ou surgelée, ne sera pas mangée par le peuple des « édentés », mais juste « déchiquetée » par ceux qui ont des crocs si gros!