La viande
est trop chère en ce mois sacré de Ramadhan, trop chère au point que même les
bourses dites « moyennes » ne peuvent plus s'offrir le luxe de se payer des
protéines animales. Même la viande que l'on devait importer n'est jamais venue,
les autorités ayant décidé d'annuler les importations. Pourtant, les chiffres
qui nous sont « balancés » d'en haut nous parlent d'un cheptel ovin et bovin
parmi les plus importants d'Afrique du Nord, sans que personne ne sache qui en
est (sont) réellement le (s) propriétaire (s) ni qui contrôle un marché à enjeu
capital, dans l'entretien de la paix tout court. L'on nous susurre que des
quantités « gargantuesques » de poulet sont stockées dans les entrepôts, sous
l'ombrelle de l'Etat, alors qu'en même temps et sous les cieux du même pays, le
poulet « déplumé » se vend jusqu'à 470 dinars le kilogramme, donnant à la
ménagère « dévidée » l'envie de jeûner une vie durant ! L'on sait qu'il y a
trop longtemps que le pays racle le fond de ses caisses dans l'entretien de la
chaîne alimentaire nationale. Il y a, aussi, un bon bout de temps depuis que le
pays ne s'est pas « auto-suffi », en matière de blé, pas celui sonnant et
trébuchant mais celui né des entrailles de la terre. Avec pour seul sursis une
baguette de pain garantie à tous, qui va récolter les fruits et légumes de
cette nouvelle « bahbouha » qui donne tant le
tournis, sinon que ce sont toujours les grosses légumes qui sont servies en
premier. Importation ou pas, qu'elle vienne d'Inde, du Soudan ou même de la
planète Jupiter, lors du mois des « carêmeux », la
viande, halal ou pas, boucanée, faisandée, braisée, panée, hachée ou surgelée,
ne sera pas mangée par le peuple des « édentés », mais juste « déchiquetée »
par ceux qui ont des crocs si gros!