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Une bouche à... mourir!

par Abed Cherifi

Sur fond d'aggravation de la crise ukrainienne, le baril de Brent a bondi à plus de 140 dollars, proche de son record absolu de juillet 2008, à 147,50. L'once d'or, valeur refuge, a, elle aussi franchi la barre des 200 dollars et la tonne de blé à pas moins de 400 euros. Premiers contrecoups d'un conflit armé à l'issue incertaine, beaucoup de pays risquent de pâtir de cet accès de fièvre, y compris les pays développés comme la France où l'on craint une pénurie de blé.

Alors que l'invasion de l'Ukraine par la Russie malmène les Bourses mondiales, ajoutant une pression à la hausse à une inflation déjà élevée, notre pays est-il préparé à faire face aux « dommages collatéraux » d'une guerre loin de nos portes. Alors que le mois de tous les soucis n'est plus qu'à quelques encablures, le pays, en entier, paraît comme plongé dans une « nature morte », tant l'événement nous « touille » plus les esprits que les estomacs. Et parce qu'il est tristement vrai qu'un peuple qui ne mange pas de ce qu'il produit avec ses propres mains « enchaînées » est un peuple voué à becqueter de tout ce qui tombe de la table des autres, la viande importée de chez les autres, qu'elle soit mangeable ou pas, pose, encore une fois, le problème à l'envers.

Et si des histoires de grand'mères chauves et édentées nous parlent encore de ces Esprits frappeurs qui sont enchaînés pendant le mois où le Saint Coran fut révélé au dernier des prophètes, comment saperlipopette, menotter les mains à ceux qui courent après une place au paradis, en apprenant à faire des bigoudis « High tech» sur la tête teigneuse des chauves désargentés ? Reste à savoir si c'est le Ramadhan qui nous mange ou si c'est nous, qui devons dévorer le Ramadhan et en finir avec lui, une bonne fois pour toutes !