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Le nationalisme occidental: Notes en marge du conflit en Ukraine

par Djamel Labidi

Certes la Russie n'a pas respecté le droit international en envahissant l'Ukraine. Mais pouvait-elle faire autrement ? La situation était dans l'impasse depuis près de huit ans. Tout à peu près a été dit à ce sujet: le pouvoir ukrainien, soutenu par les occidentaux, ne voulait pas appliquer les accords de Minsk. Il trainait les pieds. La Russie a répété jusqu'à la dernière minute que la neutralité de l'Ukraine, son maintien hors de l'OTAN étaient pour elle une question existentielle, vitale.

La situation était bloquée. La Russie est-elle donc entrée en Ukraine avant que l'OTAN n'y rentre ? L'Occident n'a-t-il pas voulu pousser la Russie à la faute, et transformer ainsi, triomphant aux yeux de son opinion, la victime en coupable ?

Vérité et mensonge

Kipling disait «La vérité est la première victime de la guerre». Aujourd'hui l'invasion par la Russie de l'Ukraine est mise à profit, en Occident, pour proposer un récit rétroactif du fil des évènements ayant conduit à la décision russe d'entrer en Ukraine. On accuse Vladimir Poutine de duplicité, de mensonge sur ses intentions réelles. Que l'invasion ait été préparée de longue date, c'est probablement vrai, mais cela ne prouve rien, ou seulement qu'il ne se faisait aucune illusion sur l'application des accords de Minsk par les ukrainiens et les occidentaux, ce qu'il continuait sans cesse de réclamer. Il s'était préparé, dit-on, mais gouverner n'est-ce pas prévoir ?

Toutes ces accusations de mensonge reposent sur les affirmations du Président Macron après ses rencontres avec le président Poutine. Or tout le monde le sait, Emmanuel Macron n'a cessé de rapporter les paroles de Vladimir Poutine, disons, approximativement, et en leur faisant dire, probablement par souci de bien faire et de conforter son rôle, plus qu'elles ne disaient. D'ailleurs, chaque fois, et très vite après les conversations, intervenaient une correction ou un démenti du président russe. Si le Président russe avait été si fourbe et machiavélique qu'on le dépeint, il aurait au contraire laisser dire pour mieux tromper l'adversaire. Pourtant tous les documents médiatiques existent où Vladimir a dit exactement ce qu'il demandait, la neutralité de l'Ukraine, le danger extrême de la situation en parlant même «d'une guerre où il n'y aurait pas de vainqueurs» . Il a rassemblé cette armée, ce qui voulait dire clairement que sans accord, il allait agir pour sortir de cette impasse de près de 8 ans. Pouvait-on être plus clair ?

On dit aussi maintenant, chez les hommes politiques occidentaux et dans les médias qui les relaient, que la question centrale, celle du refus total et déterminé des russes de l'intégration de l'Ukraine dans l'OTAN, n'est qu'un faux problème, un faux débat puisque «l'Ukraine ne menace pas la Russie, n'étant pas dans l'OTAN, mais que c'est la Russie qui la menace et que, preuve en est, elle l'agresse». Merveille de sophisme. Selon un tel argument, une menace n'existerait que si elle...se réalise, alors que par définition une menace est potentielle. Voilà le niveau de l'argumentation.

Ou alors on dit aussi que la vraie cause de la crise n'est pas la crainte de la Russie de l'intégration de l'Ukraine à l'OTAN, mais sa crainte d'une démocratie à sa porte, et de son désir de reconstituer l'empire tsariste, voir l'ex URSS.

Mais le 25 février, la réaction de Jean Yves Le Drian, le ministre des affaires étrangères français, semble venir justifier les appréhensions de la Russie, lorsqu'il met en garde la Russie au sujet de la Pologne, en rappelant que celle-ci «était, elle de l'OTAN».

L'innocence cruelle de l'Occident

Les dirigeants occidentaux proclament sans cesse que «Poutine n'a rien à faire de la diplomatie et qu'il ne connait que les rapports de force». Mais l'Occident a-t-il fait autre chose qu'imposer son rapport de force dans le monde, dans le colonialisme, dans l'esclavagisme, dans le génocide des amérindiens, des africains, des algériens, et plus près de nous, dans les guerres contre la Yougoslavie, l'Irak, la Lybie, la Syrie, l'Afghanistan, les interventions innombrables, en Côte d'ivoire, au Mali, en Ouganda, en Centrafrique etc..

J'ai toujours été invariablement stupéfait par l'innocence cruelle de l'Occident, et son empathie pour ses propres fautes. Il a toujours considéré l'extrême violence dont il a fait preuve envers tous les peuples de la planète avec une immense mansuétude pour lui-même.

La Russie actuelle, et l'URSS avant, qui l'a précédée, sont elles aussi loin d'avoir une histoire sans taches, preuve en est l'Afghanistan, l'horreur de la répression en Tchétchénie , et maintenant l'Ukraine. Mais l'Occident est loin d'être en position de lui donner des leçons et il n'y a d'évidence aucune commune mesure entre les crimes de l'Occident dans le monde, et l'histoire des relations de la Russie, et de l'URSS, avec les autres peuples du monde. C'est un fait.

J'ai toujours cherché le mot exact, et je le cherche encore, pour qualifier cette mentalité occidentale faites de déni de ses crimes, ou de leur reconnaissance au moment de crises, pour vite les oublier et recommencer de manière encore plus cruelle. Quel mot: immoralité, amoralité, incohérence, aveuglement, cruauté innocente du prédateur, inconscience de l'existence de l'autre, mépris, chauvinisme occidental ?

La diabolisation de Vladimir Poutine

Sur toutes les chaines publiques et privées françaises que j'ai pu suivre, l'unanimisme est total, totalitaire pourrait-on dire. Malheur à qui ne montrerait pas «patte blanche» et ne condamnerait pas «l'agression russe». Chacun y va de sa surenchère. Les partis d'opposition qui ont mis au début des nuances, ou trouvé des circonstance atténuantes à la Russie, ont été obligés de battre en retraite et se joindre au discours dominant. On les regardait avec suspicion et le mot même de trahison était murmuré. Certains journalistes, connus pour leur anticonformisme prennent, d'évidence désormais des précautions de langage. Et ensuite... on dénoncera en chœur la censure en Russie.

Une grande partie de l'activité d'information des plateaux de télé français est consacrée à diaboliser Poutine. En lieu et place d'analyse et de faits, on déverse sans cesse des analyses de psychologie ou de psychanalyse de comptoir. La première, la présidence française emploie au sujet du président russe le mot de «paranoïaque. On le décrit comme un fou, comme un «psychopathe», comme un «pervers qui aime humilier son vis-à-vis et jusqu'à ses collaborateurs» .comme un homme enfermé dans des fantasmes du passé qui n'a plus de contact avec la réalité, comme un «menteur pathologique».

Les mêmes procédés, on s'en souvient, avaient été utilisés contre le président Yougoslave Milosevitch en 1999 lors de la guerre de démembrement de la Yougoslavie, et aussi contre Saddam Hussein et Kadhafi, décrits eux aussi comme des «fous», des «déments». Il y avait, de fait, une certaine folie à s'opposer à l'Occident.

Mais aujourd'hui, désormais, il ne s'agit plus de Milosevic , Saddam ou Kadhafi, victimes désignées et faibles, offertes en sacrifice sur l'autel de la domination occidentale. Ce dont il s'agit, aujourd'hui, c'est de la Russie et c'est évidemment une autre paire de manche.

Le 25 février, sur toutes les chaines françaises, il est annoncé triomphalement que le président Poutine et son ministre des affaires étrangères vont, cette fois ci, «enfin», être «punis» personnellement et que leur fortune à l'étranger va être gelée. Preuve du sérieux de l'information, on parlera dans la même journée, pour Vladimir Poutine, successivement d'une fortune de 200 milliards de dollars puis de 100 milliards puis de 50 milliards de dollars. Quels sont les faits, quelles sont les preuves, quelles sont les sources de ces chiffres, rien n'est donné. L'information est destinée à être sa propre preuve, à «croire sur parole» comme diraient les dirigeants américains On se souvient de l'information surréaliste d'une fortune de 300 milliards de dollars du président Kadhafi , information aujourd'hui aux oubliettes.

Et voilà, revenant du passé, surgir sur les plateaux Bernard Kouchner, ancien administrateur du Kosovo, séparé de la Serbie, et ancien ministre français.. Celui qui avait déclaré qu'il ne fallait pas respecter la souveraineté lorsque c'était nécessaire, qui s'était fait le théoricien du «droit d'ingérence», accuse à présent la Russie de ne pas respecter le droit international.

Et le 25 février au soir, il est proposé, sur la chaine LCI, ni plus ni moins que le Tribunal Pénal international pour Vladimir Poutine. Gageons alors que la queue sera probablement longue à la porte du Tribunal: le président Clinton et le président Chirac pour la guerre de Serbie, les deux présidents Bush pour l'Irak, les président Sarkozy, Tony Blair et Obama pour la Libye, et les principaux dirigeants occidentaux collectivement pour l'Afghanistan, pour ne parler que des dernières décennies.

Mépris aussi pour l'Histoire des souffrances des autres peuple, le 25 février toujours, le président Macron déclare «que la situation était très grave, car l'Europe n'avait pas connu la guerre depuis 70 ans». A-t-on bien entendu ? Et la guerre que l'Occident a fait au reste du monde, depuis 70 ans et avant, des guerres coloniales jusqu'aux interventions étrangères des dernières décennies. Selon le Président Macron ceci ne serait donc pas «très grave» puisque cela ne se passe pas en Europe. Cynisme, aveuglement ?

Le langage de la haine

Les propos contre la Russie sont d'une violence extrême, y compris chez les officiels européens. À propos des sanctions économiques, le ministre de l'économie français dit qu'il s'agit «d'assécher» la Russie» .Le 24 février, le Secrétaire général de l'OTAN déclare que la Russie «paiera un lourd tribut» et le 25 février, il répète que «la Russie le paiera». Boris Johnson parle d'exclure la Russie de la Société internationale», et lui promet «un statut de paria «. Mesurent-t-ils la portée de telles paroles? Peut-on traiter ainsi une grande puissance ?

À partir du 26 février, sur le plan militaire, les pays européens et l'Union européenne elle-même, désormais en tant qu'entité quasiment militaire, livrent de façon de plus en plus massive, des armes au gouvernement ukrainien, apparaissant de fait comme belligérants non déclarés. L'Allemagne déclare, comme dans les années 30, qu'elle va réarmer. Le 24 février, l'OTAN met, en alerte, en Europe, sa force de réaction rapide forte de 40 000 soldats.

En annonçant le 27 février de nouvelles sanctions économiques, la présidente de la communauté européenne déclare que le but est d'empêcher les exportations et les importations russes. Dans tous les médias occidentaux, on annonce qu' on va «mettre la Russie à genoux». De nouveau le ministre de l'économie français, particulièrement zélé, promet de «détruire l'économie russe» et déclare: «nous allons provoquer l'effondrement de l'économie russe». Le langage est celui de la haine. Les sanctions économiques sont d'évidence conçues comme une arme de destruction massive. À ne pas respecter délibérément la Russie, à vouloir la pousser dans ses derniers retranchements, on risque des surprises dangereuses..

Le 27 février, le président Vladimir Poutine donne l'ordre aux forces armées russes «de mettre en alerte de combat la force de dissuasion» russe.

Un terrible engrenage semble s'être mis en place qui peut échapper même à la volonté des protagonistes. Seule l'intervention des peuples pourrait stopper cet engrenage..

Un crime de lèse-majesté

Une question s'impose: pourquoi cette hostilité acharnée de l'Occident contre la Russie. Pourtant la Russie est désormais un pays capitaliste. Les justifications idéologiques, communisme, totalitarisme, «empire du mal» etc.. ne peuvent plus s'employer. Gorbatchev, en mettant fin à la guerre froide, pensait sincèrement , mais naïvement pourrait-on dire maintenant, qu'on entrait dans un monde d'entente pacifique, unifié économiquement, dans une Europe sans pactes militaires. Ce n'est pas le cas. L'hostilité reste la même que celle contre l'URSS. C'est tellement vrai qu'on peut remarquer, sur les plateaux des médias occidentaux, le lapsus très fréquent d'appeler la Russie, l'URSS. Tout ceci, à posteriori, nous donne désormais une autre vision de la guerre froide et des raisons réelles de l'hostilité à l'URSS.

La Russie est aujourd'hui un pays capitaliste. Des sanctions économique très brutales ont été prises contre elles par les pays occidentaux, unis contre elle comme un seul homme. Cela autorise à parler de nationalisme occidental. Aujourd'hui, ce nationalisme réagit comme s'il s'agissait d'un crime de lèse-majesté contre la domination de l'Occident.

Cela donne aussi un autre aspect au conflit. Par ces sanctions, gel des avoirs des banques, saisie d'actifs et de biens, le capitalisme libéral mondial porte atteinte à ses propres valeurs, et notamment la valeur sacro-sainte de la propriété, indispensable à la confiance et la sécurité financières. Le 11 février dernier, malgré la détresse humaine de l'Afghanistan, le président Joe Biden fait tout simplement, par décret, main basse sur les avoirs (7 milliards de dollars) de l'État Afghan déposés aux États Unis et décide d'en consacrer la moitié à ..l'indemnisation des victimes du 11 septembre.

Ces pratiques se sont faites de plus en plus fréquentes ces dernières années. Il faut le dire, ce n'est ni plus ni moins que du brigandage international. Elles dénotent un arbitraire total et la mise du système financier international au service des objectifs politiques occidentaux. Ceci aura certainement des conséquences considérables dans le futur. Elles peuvent conduire au fur et à mesure à des changements structurels mondiaux. Elles peuvent amener un nombre de plus en plus grand de pays à construire entre eux un système financier plus stable, plus sûr et moins soumis au chantage. On aurait alors, au bout, deux systèmes économiques financiers internationaux.

Sur le plan sportif, on trouve la même volonté d' affirmation brutale de l'hégémonie occidentale. Aux jeux olympiques de Tokyo en 2021, le judoka algérien Fethi Nourine avait refusé d'affronter un judoka israélien. La fédération internationale l'avait puni de 10 ans de suspension. La Pologne vient de refuser d'affronter la Russie en match qualificatif de la coupe du monde. La FIFA a interdit la coupe du monde à la Russie. Même chose pour le CIO qui le 28 février recommande «un bannissement de la Russie du sport mondial». Les valeurs du sport, les valeurs olympiques, de paix et de fraternité, de bannissement de l'esprit politique partisan, sont sacrifiés sans état d'âme devant un monde stupéfait. Le monde non occidental s'aperçoit qu'il ne servait que de décor, de faire valoir à un faux universalisme.

Pour justifier son hostilité à la Russie, l'Occident veut aujourd'hui remplacer l'ancienne idéologie de lutte contre le communisme par celle d'un conflit global entre démocraties et régimes autocratiques.

Comment expliquer alors le refus longtemps d'intégrer la Russie au capitalisme mondial, comme continue, d'ailleurs, à le montrer ces sanctions, même si leur justification directe est la crise ukrainienne.

Un nationalisme occidental

À cette hostilité envers la Russie qui n'a pas varié, malgré la chute de l'URSS, je ne vois qu'une seule explication: l'hostilité fondamentale de l'Occident à toute force qui menacerait son hégémonie sur la terre, et l'existence d'un véritable nationalisme occidental. Quels que soient les efforts qui avaient été faits par la Russie, dans les premières années après la guerre froide, elle avait le tort de rester indépendante et une grande puissance militaire qui, par sa présence même, remettait en cause le monopole de puissance occidental. Ainsi dès la fin de l'URSS, l'Occident n'a pas hésité à humilier la Russie, à la réduire au stade de puissance secondaire. Il s'est évertué à confiner la Russie, à l'affaiblir, à la grande déception d'élites russes, y compris Vladimir Poutine, qui pensaient qu'ils allaient désormais faire partie du camp du capitalisme mondial et sortir ainsi de l'isolement de la guerre froide. Tous les efforts étaient faits d'ailleurs par eux pour s'asseoir à la table occidentale à travers la participation à des clubs très fermés comme le G7 et autres.

On peut noter la même hostilité à l'égard de la Chine. Ses relations avec les USA se sont dégradées dès qu'elle est apparue comme une puissance économique mondiale, comme un danger pour l'hégémonie occidentale. On peut noter de façon générale que l'hostilité de l'Occident envers un pays coïncide avec sa montée en puissance économique, Chine, Russie, Turquie etc. doublée d'une volonté d'indépendance politique par rapport à l'Occident .et donc le danger qu'il peut y voir pour son hégémonie. L'explication par la lutte entre démocratie et pouvoirs autocratiques a donc sa limite.

Histoire donc d'hégémonie ? Est-ce que l'on revient ainsi aux vieux conflits mondiaux entre puissance pour la domination sur le monde ? L'Histoire serait-elle un éternel recommencement de luttes pour la domination et la puissance ?

Difficile d'y répondre. Mais on peut déjà noter une différence historique, celle désormais de la montée en puissance de pays, comme la Chine, l'Inde, et d'autres pays émergents qui ont souffert de la domination coloniale occidentale. Et la Russie aussi est, elle-même, souvent considérée comme un pays émergent ou réémergent.

C'est peut-être là la raison d'une certaine sympathie, ou au minimum de la neutralité, de la plupart des pays du monde actuellement envers la Russie malgré ses torts relatifs. C'est le cas actuellement en Afrique, dans le monde arabe, asiatique etc... L'image de la Russie est associée, quels que soient les travers actuels de son système politique, à un pays anticolonial et qui remet en question l'hégémonie occidentale. Aussi quand les pays occidentaux, parlent d'un soutien «de la communauté internationale» à leurs positions, ils continuent de se tromper, confondant la communauté occidentale avec le monde. Il reste... le reste du monde, c'est-à-dire finalement tout le monde.

L'Occident d'hégémonie a besoin de croire que ceux qu'il a opprimés l'aiment. En cela, il continue de se tromper lourdement et de continuer à vivre dans cette vision autiste qu'il a de lui-même.

Mais il y a un autre Occident: c'est celui de ceux, qui dans cette crise, chercheront à aller au-delà des apparences, à la comprendre, à aller au fond des causes du conflit actuel. C'est celui de ceux qu'on veut actuellement terroriser et faire taire au nom de «l'unité occidentale», celui de ceux qui dénoncent les va-t'en guerre et leur irresponsabilité terrifiante . C'est l'Occident de ceux qui se mobiliseront contre la guerre et pour la paix. C'est l'Occident des forces montantes de ces dernières années, de l'information populaire restée libre et lucide sur les réseaux sociaux, de ceux qui dénoncent une démocratie bloquée et en trompe l'œil, de ceux qui réclament une démocratie directe et de progrès social, de ces «Gilets jaunes» en France et de tous ces mouvements alternatifs aux États Unis et en Europe.. Gageons qu'ils se rencontreront progressivement avec les pays émergents en dehors de tout esprit de domination et de supériorité nationale.