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Et si on se mettait d'accord ?

par Abdelkrim Zerzouri

Alors que des sommets régionaux et internationaux sont organisés à longueur d'année partout à travers le monde, parfois régulièrement et d'autrefois improvisés, y compris en temps de pandémie (les réunions par visioconférence ayant pallié aux rencontres présentielles), sans aucun problème, le sommet de la Ligue arabe, lui, enregistre des reports, suscite la cacophonie autour de la date de sa tenue et des tentatives de parasitage dans ses propres rangs! La célèbre réflexion qui a dit que «les arabes se sont mis d'accord pour ne jamais se mettre d'accord » trouve-t-elle ici, au niveau de cette Ligue arabe, toute sa confirmation ? Le prochain sommet d'Alger n'a pas échappé à la règle. A l'approche de sa tenue, on a eu droit à toutes les tentatives pour son annulation purement et simplement, en semant le doute au sein des membres de la Ligue arabe et en distillant des informations fomentées dans des laboratoires pour le dévaluer devant l'opinion d'une manière générale.

Depuis le mois de janvier qu'on explique que le sommet de la Ligue arabe n'aura pas lieu le 23 mars prochain à Alger, et que la date du rendez-vous en question sera fixée en mars, à l'occasion de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, prévue en ce mois au Caire, mais rien à faire, certains y trouvent encore l'occasion pour confirmer l'existence d'un désaccord qui empêche la tenue du sommet. Le président Abdelmadjid Tebboune, lors de sa dernière rencontre périodique avec les médias, a tenu à démentir l'existence d'un quelconque désaccord entre les dirigeants arabes concernant l'organisation du prochain sommet arabe en Algérie. Mais, cela pourrait-il faire taire les voix qui tentent de semer le doute dans les esprits à ce sujet ? « Il n'y aucun désaccord. Au contraire, nous n'avons trouvé que des encouragements de la part des dirigeants arabes frères, du Golfe, de l'Egypte, de la Tunisie et du Yémen qui attendent la tenue de ce sommet en Algérie », avait souligné le président Tebboune. Sans manquer d'ajouter que l'Algérie « ne jette pas l'huile sur le feu pour provoquer la fitna entre les pays ».

Et, pour ne pas tout laisser dans l'incertitude, le président Tebboune, même s'il a précisé qu'aucun évènement ne doit être anticipé, a quand même donné une approximation au sujet de la date de la tenue du prochain sommet arabe. « L'évènement est prévu pour le dernier trimestre de l'année en cours et il sera probablement lié à une journée historique pour l'Algérie », a-t-il avancé. Le 1er novembre ? Pour une journée historique au dernier trimestre, il y a la célébration du déclenchement de la guerre d'indépendance, le 1er novembre, et on ne trouverait pas meilleure date pour tenir le sommet. La révolution algérienne étant chère aux dirigeants arabes et africains, cela pourrait contribuer à « souder les rangs arabes » et parvenir à un consensus sur les principales questions qui seront soulevées lors du prochain sommet arabe, notamment la cause palestinienne. « Se mettre d'accord » pour faire oublier la fameuse phrase qui plane sur le monde arabe et se rapprocher d'une autre citation qui dit que « l'union fait la force », est-ce possible de réaliser ce vœu au prochain sommet arabe ?