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La boîte de Pandore

par El-Houari Dilmi

D'aucuns ont vu dans la retentissante affaire «Future Gate» une autre manière pour nos jeunes désabusés de quitter le pays, quitte à se faire prendre dans les rets d'une engeance de suceurs de sang sans foi ni loi. L'affaire des étudiants algériens arnaqués par la pseudo-agence d'études à l'étranger a fait tomber ceux qui sont présentés comme les «principaux influenceurs» algériens. La duperie avec laquelle ont été victimes des dizaines d'étudiants algériens a réussi grâce à la publicité mensongère conférée à l'opération par des «influenceurs», qui se retrouvent derrière les barreaux.

Mais cette mésaventure révèle surtout la nocivité et l'influence grandissante des réseaux sociaux sur ceux qui ne savent pas en faire bon usage. Preuve de la crédulité des victimes, certaines d'entre elles ont même été bernées en leur faisant miroiter qu'elles pouvaient poursuivre des études universitaires à l'étranger sans baccalauréat. Des stars du réseau rose bonbon se sont retrouvées en prison pour avoir servi de rampe de lacement à une entreprise criminelle, avec la complicité d'un groupe criminel organisé transnational. L'affaire qui fait grand bruit pourrait relever de la cour d'assises au vu de la lourdeur et la gravité des charges retenues contre les mis en cause.

Plus populaires que jamais, les réseaux sociaux présentent nombre de dangers contre lesquels la jeunesse algérienne n'est pas protégée. Piraterie, cybercriminalité, trafic de drogue, réseaux de passeurs de harraga, extorsion de fonds par des voies détournées, atteinte à la vie privée et au droit à l'image, autant de fléaux qui trouvent grâce sur les médias sociaux. A l'ère du tout numérique, les plateformes virtuelles ont changé les rapports humains dans la vie réelle. Mais ce qui fait froid dans le dos est la popularité incroyable dont jouissent ceux que l'on appelle pompeusement les «créateurs de contenus», puisqu'une personne qui filme simplement sa vie quotidienne dans sa maison réalise des millions de vues comparée à un post sur une œuvre culturelle ou artistique qui passe totalement inaperçu.