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Appels insistants à la vaccination: Pic de contaminations attendu dans les prochaines semaines

par Abdelkrim Zerzouri

Face à un rebond inquiétant des cas de contamination, la décision de fermeture des établissements scolaires pour 10 jours a été qualifiée de «salvatrice» par le Pr Riad Mahiaoui, membre du Comité scientifique de suivi et de l'évolution de la pandémie de coronavirus. «Cette suspension de dix jours va rompre la chaîne de transmission et diminuer, voire arrêter la transmission de ce virus en milieu scolaire», a-t-il soutenu, considérant que les orientations et les directives du président de la République, lors de la réunion extraordinaire mercredi avec les membres du Comité scientifique, ont été «strictes» et «rigoureuses». Le professeur a estimé qu'il fallait profiter de cette fermeture des écoles pour «remettre les moyens de protéger le personnel de l'Education et relancer la 4ème campagne de vaccination en milieu scolaire».

Le Pr Mahiaoui a souligné, dans ce contexte, à l'instar de tous les spécialistes, le respect des mesures barrières et la vaccination, qui constituent les armes les plus efficaces dans la lutte contre la propagation de la Covid-19, a-t-il insisté. Pour ce qui est de la vaccination et son importance, l'invité de la Radio nationale a indiqué qu'il s'agissait d'un «dispositif» et un «outil» qui sert dans cette lutte contre la Covid-19, soulignant que «ce qui nous intéresse c'est la protection et la sécurité des gens». Et ce qui inquiète le plus, c'est le relâchement des citoyens en matière de respect des gestes barrières et le manque d'entrain pour se faire vacciner, faisant réagir le Pr Mahiaoui, qui a estimé qu'il est nécessaire de «relancer, de re-sensibiliser et d'encourager les gens à aller se faire vacciner» car, a-t-il dit, «cela sert à atténuer et à diminuer la contamination et les maladies graves induites par le virus, et sert à nous empêcher d'aller en réanimation, d'être intubé et de mourir». Pour ce qui est du pass vaccinal, le Pr Mahiaoui a laissé entendre que ce n'était ni une «contrainte», ni une «sanction», mais, a-t-il expliqué, un «outil de sécurité pour protéger la vie des citoyens», indiquant par ailleurs, qu'il pourrait arriver «d'interdire les personnes non vaccinées d'accéder dans certains endroits publics». Concernant le dépistage de la Covid-19, il a estimé qu'il s'agit du «premier maillon de la prise en charge», appelant à «élargir» l'opération à tous les professionnels de la santé pour dépister au maximum et pouvoir endiguer cette pandémie. Et, à propos de la prise en charge par la Sécurité sociale des tests de dépistage, le professeur a déclaré qu'il y aura une réflexion pour associer et impliquer la Sécurité sociale et d'autres sociétés d'assurance, notamment concernant le financement, le remboursement et la convention. A la question de savoir s'il fallait vacciner les enfants, âgés entre 11 et 17 ans, il a affirmé qu'elle est «toujours d'actualité» et qu'il faudra avoir des arguments scientifiques «plus lourds pour pouvoir décider de la vaccination des enfants, de l'âge et du type du vaccin».

De son côté, le Dr Elias Akhamoukh membre du Conseil scientifique pour le suivi du coronavirus, a soutenu, lui aussi, que la solution réside uniquement dans le fait de se faire vacciner et aussi de revenir immédiatement au respect des protocoles sanitaires. Le taux de vaccination n'est que de 30% et cela nous effraie, a-t-il souligné lors de son intervention, hier, sur les ondes de la radio de Sétif, tout en étant optimiste et déclarer que «nous nous attendons à une affluence vers les centres de vaccination avec l'atteinte du pic de la vague dans les deux prochaines semaines». Actuellement, il y a moins de besoins en oxygène de la part des patients, mais individuellement, collectivement la pression augmentera et nous atteindrons la saturation des hôpitaux. Le Dr Akhamoukh conseille de se méfier de la désinformation et des rumeurs, «si nous voulons gagner, nous devons unir nos forces et respecter toutes les dispositions». Toute personne qui présente des symptômes respiratoires devrait immédiatement rester à la maison et protéger les autres, a-t-il conseillé. Tout en prévenant contre l'automédication sans aller chez le médecin, un comportement très dangereux qui a un impact négatif sur la santé des gens Il a également déclaré que la hausse du nombre des infections était attendue et nous nous attendons à une autre augmentation dans les prochains jours, après la propagation rapide d'Omicron. «Nous n'atteindrons pas le pic avant la fin de ce mois, donc les chiffres continueront d'augmenter, et nous enregistrerons des chiffres plus élevés que lors de la troisième vague», prévoit-il. Tout en espérant qu'on va atteindre le pic le plus tôt possible, car les chiffres des contaminations déclarés ne concernent que les PCR, et les chiffres sont encore plus importants encore.

Pour ce qui est de l'occupation des lits dans les hôpitaux, il précisera que «nous sommes actuellement à plus de 5.000 patients hospitalisés, et il est prévu l'ouverture progressive d'autres services Covid-19 en cas de besoin. Concernant la répartition géographique des contaminations, il expliquera que les villes les plus touchées sont la capitale, Oran, Blida Constantine, Sétif, Jijel et Béjaia, ainsi qu'une hausse enregistrée dans la région des Hauts Plateaux.

Le Dr Elias Akhamoukh reviendra également sur l'importance de la vaccination des enfants, les femmes allaitantes et les femmes enceintes, révélant que des consultations scientifiques ont été lancées à ce sujet, au sein du Comité scientifique en coordination avec des experts et des spécialistes, dont les résultats seront annoncés dans quelques jours.