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Sami Agli: «Pas de relance économique sans cadre réglementaire transparent»

par R. N.

Pour Sami Agli, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC, ex-FCE), « on ne peut pas parler de relance économique sans cadre réglementaire et législatif clair, transparent et compréhensif à tous». «Nous avons hâte de découvrir le contenu du nouveau Code de l'investissement », faisant le souhait que « l'année 2022 soit réellement celle de la rupture avec l'ancien modèle économique », a-t-il ajouté, lors d'une émission de la radio nationale Chaine 3.

Pour l'intervenant, le Code de l'investissement doit être une « réelle locomotive de la relance économique » et qui doit apporter « des réponses à l'attractivité des IDE (investissements directs étrangers), c'est à dire « comment venir investir en Algérie ? Comment sortir en vendant ses parts ? Comment transférer ses dividendes ? Comment amener du capital ? », a-t-il expliqué. Pour le président de la CAPC, la nouvelle mouture du Code de l'investissement, « doit être une réponse claire à toutes ces questions».

« Nous faisons confiance aux gens qui sont derrière cet énorme chantier et qui est, en même temps très lourd en responsabilité », affirme encore Sami Agli.

A propos du Code d'investissement en vigueur, M. Agli affirme que lors de son adoption en 2016, « nous avons eu à nous exprimer et on a dit que c'est un code équitable et équilibré ». « Néanmoins, ajoute-t-il, personne n'a eu à apprécier ce texte dans les faits, en raison de la non publication à ce jour de nombreux textes d'application ». Il existe aujourd'hui, selon l'intervenant, « une prise de conscience collective sur la nécessité de standardisation, pour fonctionner en s'inspirant des meilleurs modèles de réussite et non pas des modèles d'échecs ». « Un code d'investissement doit être vraiment attractif à l'investissement local et international, et non pas répulsif », ajoute l'intervenant.

Le Code du travail, un autre chantier

Interrogé sur la digitalisation de l'économie et la nécessité de légiférer pour intégrer le travail à distance, le président de la CAPC relève la nécessité d'engager un autre chantier qui est celui du Code du travail. « Dans l'assainissement du cadre juridique et réglementaire, le Code du travail est effectivement un gros chantier qui doit être lancé, afin de l'amarrer aux défis et standards de notre époque.

Le télétravail est devenu un mode de travail à part entière. Il est donc nécessaire de lui donner un cadre réglementaire pour qu'il soit non pas un code qui va baisser la production de l'employé, de l'employeur ou de l'entreprise. On a vu des multinationales qui ont choisi de passer au mode télétravail », explique l'intervenant.

Pour Sami Agli, « le digital est un tsunami et il faut être prêt à faire face à ce gros changement ». « Ce ne sont plus les entreprises financières ou industrielles qui dessinent l'économie mondiale, mais bien les entreprises du digital », a-t-il insisté.

Instaurer un «climat de confiance»

« Cela va s'accentuer davantage avec l'arrivée de la 5G et l'arrivée massive de l'accès Internet, qui devient aujourd'hui comme n'importe quel autre droit humain », ajoute l'intervenant, qui appelle à « capitaliser » les compétences nationales dans ce domaine.

« Nous avons une jeunesse bien formée, il faut capitaliser dessus pour que le digital soit un véritable levier dans plusieurs secteur », affirme encore le président de la CAPC. Toujours à propos d'environnement des affaires en Algérie, l'intervenant a estimé que la « confiance est un objectif à atteindre par les faits et par des décisions courageuses de rupture ». « On a vu le déblocage, grâce au président de la République, de plus de 400 projets qui étaient victimes de terrorisme bureaucratique.

Nous avons besoin de généraliser ces décisions à tous les projets petits soient-ils ou grands», note Sami Agli, ajoutant que «la bureaucratie a des conséquences dramatiques sur le Trésor public et sur le développement économique du pays, ce que nous ne pouvons plus tolérer ». Et d'appeler à appliquer « le contrôle à postériori » et à instaurer un « climat de confiance ».