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Le
président français Emmanuel Macron semble avoir été mal avisé en voulant
initier un pacte de défense européen. Sa bravade contre l'ordre établi par les
Américains née de la nouvelle situation en Afghanistan n'a pas tenu compte du
changement de cap de la stratégie de Washington. Les autorités françaises ont
sous-évalué le repli calculé du nouveau pouvoir américain et qu'elles l'ont
avec naïveté et précipitation considéré comme une défaite sinon comme une
faiblesse. Sans doute ne se sont-elles pas rendu compte que par leur
initiative, elles risquaient de déranger la stratégie US pour une
reconfiguration du monde non encore avouée mais dont on devinait les contours.
Il n'était pas dit que les pays membres de l'Union européenne allaient entériner la proposition française, sachant avec prudence à quoi s'en tenir et certains vont même jusqu'à être indisposés par l'activisme français sous-tendu par des préoccupations électorales internes. D'autres avouent en aparté par le biais de leur diplomatie que le jeune président français est à mettre dans la case des trouble-fêtes, oublieux des cicatrices de l'Histoire et que l'Europe et notamment la France ne doivent leur survie qu'aux Américains. Il est vrai que la certification de l'éternel marché de dupes entre les Etats-Unis et l'Europe refait surface pour souligner que les relations entre Paris et Washington n'ont pas toujours été au beau fixe. Depuis Lafayette jusqu'aux généraux Bradly et Patton, le chassé-croisé des services rendus avec calculs bien arrêtés et arrière-pensées a toujours soumis les Français à des douches froides pour leur démontrer que leur volonté d'être aux stratégiques avant-postes ne pouvait être que factice. Le récent pacte de défense décidé entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie n'est pas anodin. D'évidence, il a été préparé et mûri depuis un certain temps pour que la puissance américaine clarifie au grand jour ses priorités. La Chine et l'Asie sont sa première priorité. |
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