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Ligues 1 et 2: Les dettes, encore et toujours !

par M. Zeggai

En juillet 2020, la Direction de contrôle de gestion et des finances (DCGF) de la FAF a annoncé 1.000 milliards de centimes de déficit cumulé par les clubs de la Ligue 1 professionnelle, dans le cadre des examens effectués depuis son installation en octobre 2019. Aujourd'hui, plusieurs clubs algériens des Ligues 1 et 2 sont interdits de recrutement en raison des dettes cumulées depuis l'instauration du professionnalisme. Selon notre enquête, on parle aujourd'hui d'une dette globale de plus de 124 milliards de centimes cumulés par les clubs des Ligues 1 et 2 qui ont été interdits de recrutement. Le RC Arba 05 milliards 300 millions de centimes, l'USMBA 17 milliards, le RCR 20 milliards de centimes, le MOB 09 milliards, la JSMB 04 milliards, l'USM Annaba 10 milliards de centimes, le MCEE 06 milliards 200 millions de centimes, le MCS 07 milliards de centimes, l'ASMO 03 milliards de centimes, l'O. Médéa 05 milliards 600 millions de centimes, le MCO 03 milliards 361 millions de centimes sans compter les nouvelles dettes des joueurs ayant eu gain de cause dernièrement au niveau de la CNRL, la JSK 03 milliards 261 millions de centimes, l'ESS 04 milliards 259 millions de centimes, l'USMB 02 milliards 700 millions de centimes, l'OMA 02 milliards 700 millions de centimes et l'A Boussaâda 03 milliards 800 millions de centimes.

Comme quoi, la gestion des clubs est tellement catastrophique qu'il est très difficile de parvenir d'équilibrer le rapport recettes-dépenses et assainir par la même la situation financière. Une véritable faillite généralisée où pratiquement tous les clubs sont déficitaires. Encore plus, Amar Brahmia, président du conseil d'administration de la SSPA/MCA, a évoqué une dette estimée à 204 milliards de centimes. Il y a aussi l'affaire de Ryan Senhadji qui a paraphé un contrat de trois ans, «avec une mensualité de 160 millions de centimes», dit-on et menace de recourir à la FIFA pour être régularisé. Aussi, on vient d'apprendre, selon une autre source, que le TAS de Lausanne exige du MC El Eulma le paiement d'un milliard 700 millions de centimes à son ex-entraîneur Ali Mechiche. Alors, comment les clubs algériens en sont arrivés là ? Il y a, en premier lieu, l'absence totale de contrôle des deniers publics par l'Etat. Ajoutez à cela, l'incompétence dans la gestion des contrats des joueurs et entraîneurs étrangers. Les dernières décisions de la FIFA ont mis à nu les carences de gestion de nos dirigeants qui donnent l'impression de ne pas maîtriser ce volet. Pour éviter l'interdiction de recrutement et de participation à une épreuve continentale la saison prochaine à l'ESS, la FAF s'est engagée à régler le paiement de deux joueurs étrangers. La FIFA a exigé de l'Entente le paiement de 118.000 dollars représentant le montant du transfert du joueur Daniel Lomotey auprès du club ghanéen Wafa et 2 milliards 850 millions de centimes au joueur malien Malik Touré. Devant la difficulté de la situation, la FAF est intervenue pour prendre en charge ces dépenses sous forme de prêt, bien sûr, comme ce fut le cas avec l'USMBA.

D'autre part, notre source affirme que le FC Dreams aurait saisi la FIFA après le retard accusé par le MCA pour l'argent du transfert d'Esso, estimé à 170.000 euros, représentant le rachat des papiers du joueur. Il semble même que l'affaire Bensaha risque d'atterrir à la FIFA puisque, selon notre source, les Tunisiens attendent toujours leur dû, évalué à 80.000 euros. Récemment, la FIFA a exigé de l'USMA le paiement «de plus de 30.000 dollars» à Ashante Kotoko plus des intérêts de retard qui représentent le transfert de l'attaquant ghanéen Kwame Opoku. Aux dernières nouvelles, même Antar Yahia, l'ex-directeur sportif de l'USMA, aurait décidé de porter son affaire devant la FIFA dans la mesure où il a jugé que son limogeage est abusif, avec un contrat allant jusqu'au mois de juin 2023. L'ardoise risque d'être trop salée si l'on prend en considération les affaires antérieures, celles de Cavalli avec le MCO, Bernard Casoni et Ronney avec le MCA, la JSK avec son ancien coach Aymen Zelfani : un milliard 20 millions de centimes et 530 millions de centimes pour Fakhri Beltaïef, un des membres du staff technique, sans parler des autres clubs en conflit avec leurs joueurs et entraîneurs étrangers tels que le NAHD, le DRBT et la liste est encore longue. Des milliers de milliards qui s'évaporent dans la gestion d'un football, qui peine à produire des joueurs capables de porter haut leurs clubs dans les compétitions africaines.