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On change (bel et bien) une équipe qui gagne

par H. Youcef

Avant même que le championnat le plus long des annales du football national, voire de l'histoire du foot mondial ne prenne véritablement fin, des cohortes de joueurs plient bagages et optent pour le plus offrant. C'est devenu une tradition désormais ; à quelques matches de la clôture du championnat, la plupart des joueurs ont la tête ailleurs et pensent aux éventuelles offres alléchantes qui sont d'abord fuitées par la presse et par le truchement des agents de joueurs, mais qui finissent pour la plupart par être démenties par les clubs ciblés.

Ce que connait cette saison le club le plus titré du pays dont le parcours plus qu'honorable a surtout servi de tremplin pour des joueurs désirant changer d'air après s'être fait un nom grâce au nom du club est éloquent. D'autres teams sont passés par là et ont connu l'exode de joueurs surtout quand le club est voué à la descente aux divisions inférieures ou encore lorsque après une saison catastrophique le premier dirigeant décide de faire du nettoyage. Qu'un joueur qui gagne un titre local et passe tout près d'un sacre africain s'empresse de rejoindre une autre troupe en laissant des coéquipiers inexpérimentés finir ledit championnat a de quoi inverser et renverser les règles du jeu qui ne semblent intéresser personne depuis longtemps. Il est vrai que le retard dans le payement des salaires et des primes est la seule actualité qui meuble le quotidien de la majorité des équipes à tel point que le siège de la CNRL ne désemplit pas non seulement à la fin et au commencement de chaque exercice, mais également au cours de la compétition. Les promesses non tenues de la part des dirigeants, mais aussi des joueurs qui tournent souvent au flop surtout les étrangers qui sont recrutés sur simple visionnage de vidéos, donnent du pain sur la planche aux instances chargées de régler les litiges de la balle ronde. Si les locaux bataillent âprement pour récupérer leur dû, les joueurs étrangers ont recours à la FIFA et finissent souvent par empocher des sommes énormes sans mouiller le maillot, mais n'est pas Florentin Perez qui veut.

N'est pas non plus Juan Laporta qui veut qui a pour ainsi dire privé le club phare de la Catalogne de son âme sans que la Catalogne ne crie au scandale. En laissant partir Messi, Laporta a bel et bien vidé l'équipe surtout que ce départ n'est sans incidences économiques.

En bon défenseur de son équipe, L'avocat qui a déjà présidé aux destinées du club mythique a préféré sauver le club Blaugrana que de céder aux exigences de la Pulga même si la seule vente des tricots numéro 30 du PSG rapporte gros à l'équipe de Paris. Que le transfert de Messi (pré)occupe pas uniquement la planète foot, mais toute la planète, semble aller de soi. Messi est hautement rentable pour le club parisien qui a les moyen de le payer, les sponsors, les mas médias, les impôts, même pour les fans qui ont ou pas conscience de se faire détrousser subtilement.

N'est pas Messi qui veut et à défaut de rentabilité, nos footballeurs devraient s'assagir et réaliser qu'ils touchent cent fois le SMIG et dix fois le salaire d'un prof émérite. Les dirigeants devraient d'ailleurs songer à coudre une poche sur les maillots pour que les joueurs soient sincères avec eux-mêmes et avec les fans quand ils embrassent le tricot parce que de couleur, il n y a désormais que celle de l'argent qui importe. Quand des joueurs conditionnent le prolongement du bail par un salaire en net décalage avec la vérité économique, il faut vraiment changer une équipe qui gagne quitte à vider les vestiaires.