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Le risque partagé

par Abdelkrim Zerzouri

Alors que certains conjecturaient à propos d'un probable retour à la fermeture des frontières avec cette hausse des contaminations au Covid-19, atteignant des records ces derniers jours (plus de 1.500 cas positifs enregistrés en 24 heures et un nombre de décès plus important passant au double des chiffres habituellement signalés), l'Algérie a décidé de supprimer la quarantaine obligatoire à l'hôtel pour les voyageurs. La quarantaine en question, appliquée dès la réouverture des frontières le 1er juin dernier, était très décriée par la diaspora algérienne, qui n'a pas cessé de demander son annulation.

Mais les autorités algériennes sont restées inflexibles sur ce point, jusqu'au lundi 26 juillet, où la mesure de confinement sanitaire de 5 jours a été levée, gardant seulement l'exigence de la présentation d'un test PCR de moins de 36 heures et un test antigénique à présenter par les voyageurs, à leur arrivée sur le territoire algérien. Bonne ou mauvaise initiative ? La décision a été différemment appréciée par les observateurs et l'opinion, en général. Cela fait le bonheur des Algériens établis à l'étranger qui ont, toujours, critiqué cette mesure de confinement sanitaire, et qui peuvent désormais, rentrer au pays sans passer par cette épreuve du confinement obligatoire de 5 jours dans un hôtel et aux frais du voyageur (à l'exception des étudiants et des personnes âgées à faible revenu). C'est environ 250 euros d'économie par voyageur, représentant le coût d'hébergement à l'hôtel et 5 jours de gagnés sur la période de séjour, à passer avec la famille ou pour régler différentes affaires administratives ou de travail. Evidemment que la suppression du confinement sanitaire soit accueillie avec une grande satisfaction par les voyageurs arrivant en Algérie. La décision en question est également soutenue par les spécialistes, y compris les membres du comité de suivi de la propagation du coronavirus qui, se basant sur les statistiques qui relèvent un faible taux des cas positifs découverts parmi les voyageurs qui sont rentrés en Algérie, depuis le 1er juin, une dizaine de cas positifs sur des milliers de voyageurs, conseillaient d'abandonner cette disposition.

Tout autant, le taux de vaccination avancé dans les pays de provenance des voyageurs incite à la levée du confinement sanitaire. Cela lève-t-il toute inquiétude ? Avant la reprise de la circulation du nouveau variant, il ne pouvait y avoir de grande inquiétude, mais la suspension du confinement sanitaire qui intervient dans un moment où de nombreux pays européens reviennent, eux-mêmes, aux restrictions face à une brusque reprise de la circulation active du variant ?delta', suscite des craintes au sujet de voyageurs porteurs d'une nouvelle souche du virus qui peuvent glisser entre les mailles de sécurité au niveau des aéroports. Et, d'un autre côté, les spécialistes sont formels : les vaccins peuvent réduire les risques de contagions et permettent d'éviter les complications ou les formes graves, mais ne garantissent pas une immunité à 100% contre le virus.

Le confinement sanitaire, tel qu'il était adopté, n'a pas été du goût des voyageurs, mais on avait toujours la possibilité de le réadapter, du moins recommander aux voyageurs un auto-confinement d'acclimatation dans les domiciles ou un strict respect des mesures préventives durant les 5 premiers jours après leur arrivée en Algérie. Car, rien que pour renforcer leur protection personnelle, ces voyageurs ne devraient pas ignorer qu'ils arrivent dans une zone où le virus ?delta' est en circulation active, et que dès lors le risque est partagé.