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Accidents de la route: Plaidoyer pour de la prison contre les chauffards

par El-Houari Dilmi

Pas moins de trente-six (36) morts sur les routes en 48h, la situation est pire que celle liée à l'inquiétante situation épidémiologique du pays. En effet, les statistiques macabres ne cessent d'occuper le devant de l'actualité, mais posent également un vrai problème aux pouvoirs publics, toujours incapables d'endiguer ce phénomène des plus inquiétants qui endeuille chaque jour des familles entières, à l'exemple des derniers drames de Constantine, Bordj Badji Mokhtar et Ghardaïa qui a fait plusieurs morts.

Face à cette situation, Rachid Ghazali, sous-directeur de la prévention et de la sécurité routière à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), estime que des « mesures urgentes doivent être prises pour protéger la population contre tous les dangers, y compris contre l'épidémie de Covid-19», a-t-il souligné. « Les chiffres sont en forte hausse avec une moyenne de plus de 4000 décès en une année », a martelé le sous directeur de la prévention et de la sécurité routière à la DGSN, regrettant les accidents de Constantine (19 morts), Bordj Badji Mokhtar (9 morts) et Ghardaïa (9 morts). « Ce week-end est parmi les bilans les plus lourds jamais enregistré, c'est des chiffres qui nous laissent sans voix», a-t-il déploré. « En six mois on a atteint près de 2.000 morts sur nos routes, c'est l'équivalent d'un village décimé », s'est encore désolé l'invité de la Radio, qui a souligné qu'« un accident de la route n'est pas une fatalité, parce qu'il est évitable». Et de rappeler qu'« on ne peut pas faire une distance de 600 kilomètres avec un seul chauffeur de transport en commun ; il y a des mesures qui disent qu'à chaque 300 Kilomètres, il y a un chauffeur qui reprend le relais » a-t-il insisté. « La problématique des accidents de la route est complexe, ça va de la nécessaire implication de tous les acteurs, jusqu'aux infrastructures routières en passant par le contrôle technique automobile, la pièce de rechange ; tout est lié», estimé Rachid Ghazali.

Modification la loi cadre de la prévention routière

Le commissaire Rachid Ghazali a également proposé de revoir le code de la route « afin de le rendre plus lisible et compréhensible », a-t-il indiqué, ajoutant que « les modifications qui ont été apportées à ce code restent insuffisantes ». Et de préciser que la loi N°01-14 relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière, « doit être revue, raison pour laquelle une commission du ministère de la justice, est entrain d'étudier la refonte de cette loi et une introduction des modifications pour l'actualiser avec le contexte actuel et les impératifs en matière de sécurité routière» a-t-il révélé.

Pour sa part, la chargée de communication au niveau de la Délégation nationale à la sécurité routière, Fatima Khelef, a mis en exergue l'augmentation inquiétante des accidents de la route, révélant une hausse de 42% au premier semestre de l'année en cours comparé à la même période de l'année dernière, «une moyenne de dix morts et 100 blessés chaque jour », a-t-elle alerté dans une déclaration à la Radio nationale. «La majorité des victimes ont moins de 30 ans », a encore révélé la chargée de communication à la délégation nationale à la sécurité routière, plaidant pour une «refonte urgente du code de la route qui doit criminaliser certains comportements sur nos routes », a-t-elle insisté, proposant des peines de prison ferme au lieu des habituelles contraventions et autres amendes. « L'Algérie avait enregistré une tendance plutôt à la baisse avant d'assister à une effroyable augmentation du nombre de morts durant l'année en cours », a-t-elle alerté. Fatima Khelef a également révélé qu'un fichier national sous forme de plate-forme numérique est en cours d'élaboration par une commission intersectorielle pour recenser tous les chauffeurs auteurs d'infractions graves au code de la route, outre le projet en cours pour proposer une refonte globale du code de la route, « avec la proposition d'introduire l'éducation routière au niveau des trois paliers de l'enseignement général » a-t-elle conclu.