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Palestine occupée: Massacre à huis clos

par R.N.

Face au massacre des Palestiniens par les sionistes, la Ligue des Etats arabes a recommandé à ses membres de convaincre les missions diplomatiques étrangères accréditées dans leurs pays respectifs de «protéger El Qods et de soutenir les droits politiques, économiques, sociaux et humains de ses habitants».

C'est ce que stipule le point 6 contenu dans le communiqué qu'elle a rendu public le 11 mai dernier après la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de ses Etats membres. Communiqué qui en compte 11 dont le 7e prévoit la constitution d'une commission ministérielle arabe composée de la Jordanie, l'Arabie Saoudite, le Qatar, l'Egypte et le Maroc, qui devront prendre attache avec les pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU et d'autres puissants, pour leur demander de convaincre Israël de mettre fin à sa politique et à ses pratiques contraires à la loi qu'il exerce dans la ville d'El Qods. Les décisions que la Ligue des Etats arabes a prises mardi dernier se passent de commentaire devant le génocide du peuple palestinien. Le choix des pays devant composer la commission l'exige encore davantage. Dernier aplatissement de l'un d'entre eux, celui de l'Egypte qui a envoyé deux hélicoptères à Israël pour éteindre les incendies provoqués par près de 1.500 roquettes lancées depuis la soirée du lundi dernier par Hamas le palestinien sur Tel-Aviv qui ont fait 7 Israéliens morts et des centaines de blessés.

Le 1er ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a remercié publiquement le président égyptien Abdelfatah Esissi pour lui avoir procuré cette aide cruciale. Depuis lundi dernier, les sionistes veulent forcer le peuple palestinien à vivre une troisième nakba, 73 ans après celle de 1948 et 54 ans après celle de 1967. Les Palestiniens commémorent ainsi la 73e année de la nakba de 1948 sous les bombardements mer-terre-air de l'entité sioniste qui ont fait jusqu'à hier 139 martyrs dont 22 femmes et 39 enfants, et 1.050 blessés à Ghaza. A ce jour, les déluges de feu continuent de s'abattre sur les territoires occupés et de faire des victimes parmi les Palestiniens.

La nakba de 2021

Depuis le 10 mai dernier, l'armée sioniste, colons et extrémistes juifs veulent rééditer 48 en forçant à l'expulsion les Palestiniens du quartier de Cheikh Jarah situé à 3 km au nord de la vile sainte d'El Qods.

L'histoire retient qu'en 48 et en 67, les Palestiniens ont été sommés par les sionistes de quitter leurs habitations et leur terre pour être regroupés dans des camps de réfugiés dans la bande de Ghaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie. Selon les données des agences des Nations unies publiées par le site « Plateforme des ONG françaises pour la Palestine », 5.629.829 Palestiniens vivent dans des camps de réfugiés (8 dans la bande de Ghaza, 12 au Liban, 19 en Cisjordanie, 10 en Jordanie et 9 en Syrie). L'armée israélienne, colons et extrémistes ont ainsi expulsé les Palestiniens de leur propre terre pour en faire des apatrides. Ce sont les deux plus grandes nakbat qu'a vécues le peuple palestinien et qui ont permis aux sionistes de coloniser plus de territoires. Mai 2021, les sionistes récidivent et décident de reproduire le même scénario d'expulsion de familles palestiniennes sous le slogan «mort aux Arabes». Une campagne génocidaire entreprise pas seulement à Cheikh Jarah mais à travers l'ensemble des territoires occupés. Les extrémistes sionistes prêtent main-forte à leurs autorités militaires dans leur chasse contre les Palestiniens. Mais contrairement à 48 et à 67, les Palestiniens refusent depuis lundi de quitter leurs habitations.

Les Arabes israéliens deviennent, par leur refus de céder leur terre, une nouvelle donne dans la confrontation des Palestiniens avec les autorités sionistes. Ils ont décidé de lutter à mains nues jusqu'à la mort contre un arsenal militaire et sécuritaire sioniste connu pour être le plus sophistiqué dans le monde. Les Palestiniens appellent ces séquences meurtrières «la guerre des habitations».

Les Arabes israéliens ont de tout temps affirmé que c'est grâce à eux que les deux intifadha ont eu lieu. Ils sont attendus pour programmer le lancement d'une nouvelle intifadha dans les jours à venir... L'entité sioniste innove cependant dans ses techniques de liquidation du peuple palestinien en bombardant les maisons sans en prévenir les habitants. Hier, les sionistes exigeaient des habitants de « Bordj El Jalaa » à Ghaza de quitter leurs habitations avant que le quartier ne soit détruit par leurs bombardements.

Cheikh Jarah ou le défi des Arabes israéliens

A ce jour, les médias palestiniens font état de plus de 500 habitations détruites, 3.500 autres et 20 écoles endommagées ainsi que plusieurs mosquées, par des attaques air-mer-terre, « les plus violentes comparées à toutes les précédentes ». Ghaza a vécu en 5 jours, 160 incursions de chars israéliens et vit les pires bombardements aériens soutenus par d'autres maritimes. La nakba de 48 revient en 2021 suscitant les mêmes slogans de « condamnation » par les pays arabes, la Ligue arabe ainsi que la communauté internationale toute entière. L'épisode dramatique de Cheikh Jarah est programmé depuis longtemps. Ses habitants luttent avec acharnement contre la judaïsation d'El Qods.

Expulsées une première fois en 1948 d'El Qods ville, ces familles palestiniennes ont créé le quartier de Cheikh Jarah pour ne pas subir les affres des camps de réfugiés où leurs compatriotes vivent les pires des conditions au vu et au su du monde entier.

En 1967, le quartier est colonisé par les sionistes à l'instar d'une grande partie des territoires palestiniens.

En 72, des colons israéliens ont fait un tapage médiatique affirmant avoir des documents prouvant leur héritage des assiettes foncières du quartier depuis... 1876. Une bataille judiciaire féroce est lancée. 28 familles palestiniennes leur tiennent tête. En 82, les autorités israéliennes décident de faire payer un loyer aux familles palestiniennes pour un bail de 99 ans. Ce que les Palestiniens rejettent en bloc. En 2001, les juifs qui avaient déclaré être propriétaires de ces terres décident de les vendre à une association d'extrême droite. En 2012, la justice israélienne impose le droit de location aux familles palestinienne.

Depuis, leur vie est devenue un enfer sous les tentatives sionistes répétées de leur expulsion. Refusant de subir l'exil, « El Qods ligne rouge », crient-ils à la face de leur colonisateur. Les sionistes s'accrochent à leur slogan « les vieux (Palestiniens) meurent et les jeunes vont oublier ». 48, 67, 2021, des nakbat marquées par des attaques de l'armée israélienne à chaque fois qu'un enfant palestinien lance une pierre sur les chars israéliens ou tente de franchir le mur de la honte qui a permis de soumettre les populations des territoires occupés à un régime d'apartheid sans précédent.

Le soutien réel de l'Algérie à la résistance palestinienne

Ghaza est cette ville martyre placée sous embargo israélien depuis 2007. Le génocide des Palestiniens est pratiqué ainsi avec toutes les formes de supplice.

Connus pour avoir le quotient intellectuel le plus élevé de par le monde, les Palestiniens vivent depuis 48 -par les effets d'une politique sioniste génocidaire-, les pires conditions de sous-alimentation et de refus de soins médicaux, de manque d'eau, d'électricité et de ravitaillement en produits de première nécessité. En lançant d'interminables attaques militaires contre Ghaza et ce, depuis de longues années, les sionistes veulent faire oublier la cause palestinienne de décolonisation de territoires occupés pour la transformer en une autre humanitaire où les Palestiniens n'auront besoin que de denrées alimentaires et de médicaments.

Le monde entier s'en est accommodé. Les pays arabes, eux, préfèrent faire le dos rond avant de décider ces derniers mois de lâcher les Palestiniens et de se mettre officiellement au service d'Israël.

Ceux qui ont refusé de franchir le pas de la normalisation ou d'accepter la transaction du siècle, subissent des campagnes médiatiques sionistes de premier ordre dont le seul but est de les déstabiliser et d'attenter à leur sécurité. Le cas de l'Algérie en est la parfaite démonstration. Dernière provocation en date, l'affirmation de médias israéliens que les missiles lancés par les katayieb du Hamas sur Tel-Aviv sont de fabrication algérienne sur accord de Moscou...

Pour être un soutien indéfectible de la cause palestinienne, Alger n'a jamais lésiné sur les moyens de l'aide qu'elle se considère en droit et dans le devoir de l'apporter à la résistance contre l'occupant sioniste. Au-delà du ridicule qui a toujours émaillé les décisions de la Ligue des Etats arabes, des signes prometteurs d'aide, de soutien réel, formel et efficace pointent ici et là dans le monde musulman. En témoignent les derniers entretiens du MAE algérien, Sabri Boukadoum, avec ses homologues iranien et turque.

Il est connu que l'Algérie et notamment ces deux pays (l'Iran et la Turquie) et aussi la Syrie dans ses moments de gloire, alimentent les circuits de la résistance palestinienne en tout de ce dont elle a besoin pour tenir tête à une armée des plus puissantes. Chekih Jarah vient montrer au monde entier que la résistance palestinienne ne faillira jamais à ses engagements de libérer des territoires occupés illégalement par une entité terroriste légalisée grâce à la bénédiction des puissants de ce monde et à la servilité de gouvernants arabes.