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L'extrémisme des états

par Abdou BENABBOU

Il serait impensable de croire que les pays arabes ayant reconnu récemment l'Etat d'Israël vont se mordre les doigts en regrettant leur engagement après les événements tragiques qui se déroulent actuellement en Palestine. Que femmes et enfants soient victimes d'un véritable holocauste, cela relève d'une suite dramatique prévisible et logique car ces pays avaient décidé qu'ils n'avaient cure du sort de tout un peuple et que l'intention était bien de le voir disparaître. A certains égards, leur responsabilité serait bien plus grande que celle de l'Etat sioniste et la dernière courbette face aux Israéliens n'avait rien d'une large nécessité diplomatique de normaliser leurs relations avec une force fantoche, mais elle répondait au besoin de consolider leurs pouvoirs et leurs trônes et se prémunir des dangers que représentaient pour eux leurs propres peuples dans leurs propres pays.

La docilité manifeste présente ne repose que sur une stratégie de courte vue et le retour de manivelle a toutes les chances de s'avérer désastreux pour eux.

Le reste, tout le reste n'est que puérile littérature et chansonnette habituelle dont le monde s'est accommodé pour tenter de faire bonne figure en miroitant un humanisme de facette. L'assortiment des appels à la modération est toujours le même et les grands intervenants de ce monde ne font que répéter des recommandations habituelles qui comme toujours ne peuvent être que des coups d'épée dans l'eau. L'Organisation des Nations unies et son Conseil de sécurité, eux-mêmes, demeurent une bouillote n'étant utiles qu'à servir les intérêts des plus forts au détriment des peuples opprimés.

Enhardi par les petits calculs des monarchies moyen-orientales et des pouvoirs arabes, le sionisme s'offrait les coudées franches pour imposer sa loi et s'autorise de bafouer ce que l'humanisme avait de sens en piétinant femmes et enfants.

La situation dramatique et infernale que vivent aujourd'hui les Palestiniens cependant n'augure pas pour le monde entier un futur rassurant. Une telle tragédie qui a atteint un point de non-retour risque de s'étaler à travers le monde car la désespérance humaine finit toujours dans le sang. A l'intégrisme des Etats nourri par les intérêts restreints répond l'extrémisme des désespérés.