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Tebboune ordonne l'ouverture du dialogue avec les partenaires sociaux: Du concret pour la santé et l'éducation

par M. Aziza

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné dimanche d'engager un dialogue avec les différents partenaires sociaux aux fins d'améliorer la situation socioprofessionnelle des employés du secteur de l'Education nationale et de revoir le statut particulier de l'enseignant. C'est ce que rapporte un communiqué sanctionnant la réunion du Conseil des ministres tenue ce dimanche.

Des syndicats des deux secteurs, de l'éducation et de la santé, ceux qui ont connu de fortes perturbations et tensions ces derniers temps, se sont dits favorables à des «négociations» qui conduisent à des compromis pour la concrétisation des revendications essentielles. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé Abdelouahab Lamri Zegar, porte-parole de l'Unpef, en précisant que son syndicat a toujours demandé l'ouverture d'un dialogue sérieux et inclusif pour la concrétisation des revendications qui ne datent pas d'aujourd'hui.

Pour Lamri Zegar, la décision prise par le président ordonnant l'ouverture du dialogue est un pas positif mais elle reste tributaire des mécanismes qui seront mis en place pour la réussite de ce dialogue. En s'interrogeant «est-ce que le ministère de l'Education est capable de répondre aux doléances des personnels de l'éducation, du moment qu'il avait déjà déclaré que certaines revendications ne relèvent pas de ses compétences ?» Autrement dit, dit-il, «est-ce que la fonction publique sera partie prenante dans ce dialogue ?».

En ce qui concerne la révision du statut particulier, le porte-parole de l'Unpef a tenu à rappeler que 52 réunions ont déjà eu lieu dans le cadre des débats et des propositions autour du dossier du statut particulier de l'enseignant, mais ce dossier n'arrive toujours pas à voir le jour. Et de souligner «on est pour l'ouverture du dialogue, mais pour trouver des solutions définitives aux revendications des personnels du secteur, pour assurer une stabilité pérenne au secteur de l'éducation». Le porte-parole du syndicat Cnapeste, Messaoud Boudiba, a affirmé que son syndicat est pour «un dialogue sérieux et responsable». Et s'est dit d'emblée contre «le dialogue formel et stérile». Pour le Cnapeste, l'ouverture du dialogue avec les partenaires sociaux doit donner un gage aux syndicats autonomes de participer au dialogue social dans la bipartite et la tripartite. Et d'affirmer que les syndicats autonomes devront participer à l'élaboration des lois du code du travail. Au niveau sectoriel, le dialogue doit aboutir à des résultats concrets avec la concrétisation des engagements et des revendications.

M.Boudiba s'est dit par contre inquiet du sort du statut particulier. «On le dit encore une fois, notre syndicat est contre l'amendement partiel du statut particulier, comme celui qui a été proposé à l'ère de l'ex-ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, qui consacre le pouvoir administratif au détriment du pourvoir pédagogique», dira-t-il. Il précise que «mis à part l'application du décret présidentiel 14-266 du 28/09/2014, fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération, on est contre l'amendement partiel du statut particulier, on est pour un amendement général et global qui préserve les acquis de la classe pédagogique».

Le président du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela), Zoubir Rouina, s'est dit lui aussi favorable aux «négociations» et non pas seulement au «dialogue». Et de préciser que l'important aujourd'hui est d'arriver à répondre positivement aux revendications essentielles soulevées lors de ces derniers mouvements de contestation de l'ensemble des syndicats et des représentants du personnel éducatif, notamment sur la question du pouvoir d'achat des fonctionnaires et la retraite proportionnelle. Sans oublier le volet pédagogique. Pour ce qui est du statut particulier, M.Rouina a affirmé que ce dossier a fait l'objet de débat durant trois années, il est depuis dans les tiroirs, «maintenant si on s'amuse à remettre sur la table ce dossier avec les 27 syndicats existants, il faut peut-être 10 ans pour sortir avec un résultat». Pour le Cela, il faut répondre d'abord aux questions urgentes au lieu d'emprunter un chemin long sans issue.

«Le dialogue doit se faire avec les syndicats représentatifs»

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné en outre la définition d'un calendrier «clair» pour la mise en œuvre du projet de réforme hospitalière, soulignant «la révision impérative de l'organisation des urgences et autres services hospitaliers pour améliorer la relation du citoyen avec l'hôpital».

Il a en outre ordonné «l'ouverture du dialogue avec les différents partenaires sociaux dans le secteur de la santé pour l'examen de la situation socioprofessionnelle des personnels» et «la mise en place d'une approche prenant en compte l'efficacité du service civil en vue de l'encouragement des compétences nationales et de la protection de la santé publique».

Le président du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Lounès Ghachi, a affirmé que son syndicat est favorable au dialogue. Mais, dit-il, le dialogue doit se faire avec les syndicats représentatifs qui sont sur le terrain. Et le dialogue doit impérativement aboutir à des résultats concrets «pour dire qu'il n'y a pas eu de dialogue avec notre tutelle, c'est faux, on s'est réuni déjà aves les responsables du ministère de la Santé, mais sans avoir des réponses concrètes». Il conclut en remerciant le président de la République par rapport à ces décisions en précisant que le souci majeur des syndicats du secteur de la santé est de «trouver des solutions aux problèmes du personnel de la santé» en soulignant «que tous les syndicats sont pour la stabilité du secteur et la stabilité du pays, ils demandent seulement leur droit».