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L'Education au rythme des grèves

par M. Aziza

Le secteur de l'Education continue de vivre au rythme des grèves et des mouvements de protestation déclenchés par le personnel avec et sans couverture syndicale.

Plusieurs écoles à Oran et à Tipaza notamment du cycle primaire ont observé une grève mais avec une mobilisation très faible à Alger et d'autres wilayas du pays. Le porte-parole de la coordination des enseignants des écoles primaires, M.Tlemçani Billal, a affirmé pour sa part que le suivi de la grève a été mitigé. « Le taux de suivi se diffère d'une wilaya à une autre et d'un établissement à un autre». M.Tlemçani a affirmé que le but n'étant pas de paralyser l'ensemble des écoles « mais plutôt attirer l'attention des pouvoirs publics, et notamment notre tutelle afin qu'elle réagisse dans le bon sens en répondant ne serait-ce que sur les revendications urgentes du personnel du l'éducation et les enseignants ». La coordination a ainsi appelé encore une fois le ministère de l'Education à assumer ses responsabilités et à prendre aux sérieux les revendications du personnel du secteur. «Les enseignantsattendent impatiemment une réaction positive et apaisante de la part du ministre de l'Education», regrettant, dit-il, « son mutisme en dépit de la tension qui prévaut dans son propre secteur ». En tenant à préciser que « les mouvements de protestation enregistrés dans le secteur de l'Education ne sont pas à caractère politique ». «Il ne s'agit nullement de revendication politiques, mais bien de revendications socioprofessionnelles».

La coordination refuse pour le moment de se rallier au mouvement de grève de trois jours prévu à partir du 9 du mois en cours. Un des membres de la coordination, en l'occurrence M. Abdelkader Drichi, a précisé que les enseignants ont décidé de prendre les choses en main. Et de citer le cas des enseignants de la wilaya d'Oran qui ont déclenché des mouvements de protestation sans aucun préavis et sans casquette syndicale pour exposer les revendications déjà soulevées par la majorité des de syndicats. Mais surtout, dit-il, pour régler leurs problèmes récurrents avec la direction de l'Education, notamment par rapport au retard dans les paiements des salaires et les arriérés des primes. Et de préciser qu'il faut bien admettre que ce sont les syndicats aujourd'hui qui suivent les enseignants et non pas le contraire. Et ce, soit en soutenant les mouvements de grève déclenchés par le personnel de l'Education lui-même, ou en appelant à des grèves. Il a souligné en outre que certains syndicats ont perdu leur crédibilité et une partie de leur base à l'ère de l'ex-ministre de l'Education, Nouria Benghabrit.

Les revendications phares des grévistes reposent sur la nécessité d'augmenter les salaires, notamment avec l'érosion du pouvoir d'achat, avec l'augmentation du point indiciaire et la prise en considération du diplôme, pour la définition des salaires. Le rétablissement de la retraite anticipée dans le secteur de l'Education, compte tenu de sa spécificité et de la pénibilité du métier.

L'application avec effet rétroactif du décret présidentiel 14-266, fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires. Comme ils ont appelé à la libération des écoles du cycle primaire de la tutelle des collectivités locales.