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Recul des cas de Covid-19: Une situation rassurante mais la vigilance reste de mise

par El-Houari Dilmi

Avec le recul des cas confirmés de Covid-19 depuis plusieurs jours en Algérie descendant sous la barre des 100 cas/jour, le corps médical rasure mais la vigilance reste plus que jamais de mise.

En effet, intervenant, hier mercredi sur les ondes de la Radio nationale, le professeur Mohamed Youcefi, Chef de service d'hématologie et infectieux à l'hôpital de Blida, a parlé d'une « tendance baissière des contaminations à la Covid-19, qui se confirme de jour en jour », la qualifiant de «situation rassurante». Prudent, le Pr Youcefi a toutefois appelé à la vigilance : « c'est clair, on ne peut se plaindre de cette situation, on s'en réjouit plutôt, mais on n'est pas à l'abri tant qu'on n'a pas les doses nécessaires de vaccin pour être rassuré définitivement quant à l'état épidémiologique de la population », a-t-il souligné mettant en garde contre « relâchement général, menaçant et fâcheux ».

« La vigilance reste plus que jamais de mise », a insisté le Pr Youcefi, sachant qu' « on n'est pas sorti encore de cette épidémie tant qu'on n'est pas arrivé à une immunologie collective, a-t-il expliqué». «Une population atteinte à 60% est une catastrophe, que ce soit ici en Algérie ou ailleurs dans le monde, nous n'en sommes pas là, fort heureusement, par rapport à ce qu'on a vécu pendant une année de pandémie où la vaccination était absente», a-t-il affirmé. « Les variants brésilien et sud-africain sont les plus dangereux », a alerté l'invité de la Radio, des souches variantes du Covid-19 qui courent à travers le monde, dont le variant britannique surtout, répandu dans 80 pays qui en pâtissent. Ces variants sont « plus contagieux, plus dangereux et se transmettent plus rapidement que la souche mère », a-t-il mis en garde. « Dieu merci, la situation épidémiologique en Algérie est rassurante », s'est réjoui le chef de service d'hématologie et infectieux à l'hôpital de Blida, pour lequel « l'effet de ces variants est moins important dans une telle situation stable par rapport à celle vécue durant les mois passés avec plus de 1.000 cas », a-t-il expliqué.

Le Pr Youcefi a également déploré le « séquençage limité au niveau de l'IPA et le déficit d'information au niveau du ministère de la Santé : il y a une déficience de communication, il faut qu'on sache qui est qui, qui fait quoi, pour prendre nos précautions », a-t-il martelé, ajoutant «quand on n'a pas l'information on ne peut pas orienter le PCR (et éventuellement le séquençage) quand il y a infection dans un quartier, dans une ville, dans une région et donc perte de temps et d'efforts », a-t-il souligné.

Au sujet de la nature de ces variants, l'infectiologue a expliqué que ces derniers « ont globalement les mêmes symptômes et diffèrent uniquement sur le plan virulence et donc sévères en terme de dangerosité», a-t-il encore expliqué. Il a également indiqué que «la PCR est la méthode la plus fiable pour établir la positivité des cas, ce test ne permet pas seulement de dénombrer les infections mais d'établir aussi leur dangerosité ; c'est pour cette raison qu'il faut élargir la pratique de ce moyen de contrôler la circulation des virus parmi la population », a-t-il conclu.