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Marche des étudiants à Alger

par M. Aziza

Des étudiants ont investi, hier, les rues d'Alger-centre, en observant une marche de la Place des Martyrs jusqu'à la Faculté centrale d'Alger, en ce 107ème mardi de manifestations.

Parmi eux, et comme dans plusieurs autres manifestations, des citoyens de tous âges, notamment les habitués du Hirak. L'on constate au fil des jours, que le mouvement de protestation populaire prend de l'ampleur. Le nombre des manifestants, ce mardi, était plus important que la semaine passée. Les protestataires continuent d'exiger des changements à plusieurs niveaux, pour bâtir un Etat libre et démocratique, ou ce qui est appelé communément « la Nouvelle Algérie ». Le parcours n'était pas si facile pour les manifestants.

Les services de sécurité ont ainsi bloqué la progression de la marche à la place des Martyrs, ce qui a contraint les étudiants à changer d'itinéraire. Et ce, en empruntant les ruelles étroites de la Casbah pour se retrouver en face des éléments de la police près du marché de la Mosquée ?Ibn Farès' (ex : Djamaa Lihoud). Des petites escarmouches ont eu lieu mais sans gravité.

Les protestataires ont poursuivi leur marche tout au long de la rue Larbi Ben M'hidi, « escortés » durant leur parcours par les agents de la police jusqu'à la Faculté centrale d'Alger. L'accès vers la place Audin a été barricadé par des véhicules de la police. Ces derniers ont réorienté les protestataires vers le bas en direction de Tafourah et du boulevard Amirouche. Les manifestants ont critiqué la démarche entreprise jusque là. Ils exigent plus. « La révision de la constitution, la dissolution de l'APN n'est qu'une pièce théâtrale », appelant à des changements profonds. Certains ont brandi des portraits de chouhada comme chahid Ali Ammar, dit Ali la Pointe. D'autres ont exhibé le portrait de feu Hocine Aït Ahmed ainsi que le drapeau algérien. A la veille de cette manifestation, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a mis en garde, lors d'une rencontre avec des responsables de médias nationaux, contre une «contre-révolution».

Pour M. Tebboune, la plupart des revendications du Hirak ont été satisfaites. Affirmant ne ressentir aucune inquiétude quant aux dernières marches dans certaines villes, pendant lesquelles le peuple algérien est sorti pour « rappeler les mêmes revendications exprimées depuis deux ans». Et de souligner qu'« une partie est sortie, toutefois, pour d'autres raisons qui ne sont pas toutes en phase avec les revendications du Hirak authentique».