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L'ancien ministre des Finances, Benkhalfa: La récupération du foncier industriel, une «décision judicieuse»

par El-Houari Dilmi

  L'ordre a été donné, dimanche en Conseil des ministres, par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour la récupération de toutes les assiettes de foncier industriel attribuées mais non exploitées à ce jour.

Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale, l'ancien ministre des Fiances et envoyé spécial de l'Union africaine (UA), Abderrahmane Benkhalfa, a estimé que cette décision du chef de l'Etat «jetait les bases du nouveau plan de relance économique, au même titre que la création d'un outil de contrôle de la mise en œuvre des décisions du gouvernement ». Estimant que le développement du secteur du tourisme et de l'industrie pharmaceutique étaient « deux autres axes principaux du plan de relance économique », l'ancien ministre des Finances a expliqué que la création d'un outil de contrôle de la mise en œuvre des décisions du gouvernement répond aux préoccupations des citoyens, soulignant que cet outil « n'était pas un mécanisme parallèle au travail du gouvernement, mais bien un moyen pour contrôler et assurer un suivi du travail du staff gouvernemental et assurer une complémentarité avec l'exécutif pour évaluer les réalisations sur le terrain ». Abderrahmane Benkhalfa a également estimé que les collectivités locales, avec la commune comme axe central, «ont un rôle clé à jouer dans le cadre du plan de relance économique, dont il est attendu qu'il donne un nouveau souffle à cette cellule de base de l'Etat qu'est la commune ». « L'administration locale doit se débarrasser de tout ce qui a un caractère marchand, comme le foncier, les crédits ou les aides de l'Etat », a-t-il plaidé, ajoutant que le temps est venu d'accorder « une importance accrue à tout ce qui a un caractère économique proprement dit pour sortir du cercle de la culture du soutien tous azimuts à la charge de l'Etat ». « L'heure a sonné d'ouvrir la voie large à la loi de l'offre et de la demande », a encore plaidé l'invité de la Radio, précisant que « l'implication effective des différents acteurs du marché, qu'ils soient chefs d'entreprises ou des investisseurs, étaient à même de donner une valeur ajoutée aux réformes économiques en cours ». L'ancien ministre des Finances n'a pas manqué, par ailleurs, d'insister sur la « nécessité de fixer des règles claires en matière d'investissement de concert avec tous les opérateurs concernés afin de donner plus de crédibilité à l'action de l'Etat ». « Les grandes priorités auxquelles le gouvernement doit s'atteler sont celles de l'industrie de transformation et de montage, des segments à même de créer des emplois durables, mais, aussi, une réorganisation des règles de fonctionnement du marché, y compris le marché parallèle, tout en révisant la politique de soutien des prix pour ouvrir la voie à une véritable relance de la machine économique », a-t-il conclu.

Pour rappel, lors du Conseil des ministres de dimanche, le Président Tebboune a ordonné «l'assainissement des accumulations négatives caractérisant, par le passé, la politique du ministère de l'Industrie, en adéquation avec les textes juridiques et la nouvelle orientation de la politique industrielle ». Dans le cadre de ses orientations relatives à la promotion de l'investissement et à la régulation du foncier industriel, le Président de la République a en outre ordonné le placement des zones d'activités sous la tutelle et à disposition des présidents des Assemblées populaires communales (APC) pour définir les besoins de chaque région en termes d'activités et l'ouverture de la voie devant les start-up.