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Valse des entraîneurs: La plaie du football algérien

par M. Zeggai

Karim Zaoui, le désormais ex-entraîneur du DRB Tadjenanet, vient de mettre la clé sous le paillasson pour des raisons financières, du moment qu'il n'a pas perçu ses salaires depuis la saison dernière, selon notre source. Du côté de Bordj Bou Arréridj, Abdenour Bousbia, qui a assuré l'intérim au CABBA après le départ de Dziri Billel, a annoncé sa démission juste après la défaite concédée à Tlemcen face au WAT. Pour pallier à cet imprévu, les dirigeants du CABBA persistent dans le bricolage pour désigner Zaoui Samir, pourtant en poste au sein du SC Aïn Defla, le sociétaire de la Ligue 2 Ouest. Une question s'impose: quel sera l'apport de Zaoui Samir au Ahly qui ne compte que quatre points en quatorze matches joués avec la plus faible défense de la Ligue 1 ? Comment peut-on oser contacter un entraîneur déjà en place ? Là, Zaoui Samir, en acceptant l'offre du CABBA, a manqué de respect à son club précédant et à la déontologie du métier d'entraîneur. Au CA Batna, Mourad Rahmouni a préféré quitter le navire juste après une journée de championnat ponctuée par un nul à domicile face à l'USMK, sans oublier la fausse démission de Mohamed Benchouia de l'USM Annaba. C'est dire que la mascarade se poursuit dans le football algérien sans que personne n'ose intervenir pour mettre fin à ces dérives qui nuisent au sport-roi algérien. La valse des entraîneurs et la gestion catastrophique des clubs continuent de porter de grands préjudices à notre football. En Ligue 1, après quatorze journées de championnat, ils sont seulement cinq clubs à avoir gardé leur staff technique, le CRB, l'OM, l'ESS, le RCR et l'ASAM. En revanche, une quinzaine d'équipes ont changé d'entraîneurs sans se soucier des effets de la stabilité, l'un des gages de réussite. Avant le départ de Karim Zaoui (DRBT) et celui de Bousbia Abdenour (CABBA), ils étaient déjà seize entraîneurs limogés par cette fameuse et nouvelle « résiliation à l'amiable », devenue marque déposée chez les clubs algériens pour dissimuler les conséquences financières que peuvent engendrer de telles situations relatives au départ des entraîneurs. La liste est longue : Nabil Neghiz (MCA), François Ciccolini (USMA), Nadir Leknaoui (NAHD), Abdelkader Amrani (CSC), Aymen Zelfani et Youcef Bouzidi (JSK), Bernard Casoni (MCO), Ighil Meziane (JSS), Fodil Moussi (ASO), Mohamed Bacha (NCM), Hakim Malek (PAC), Moez Bouakaz (USB), Younes Ifticene (JSMS), Aziz Abbès (WAT), Liamine Bougherara (USMBA) et Dziri Billel (CABBA). En somme, on est loin, bien loin, de trouver les mécanismes nécessaires pour le développement du football algérien. Les présidents de club, soutenus par « leurs membres » d'assemblée générale, sacrifient leurs entraîneurs pour rester en poste. Les DJS, censées faire respecter la loi, approuvent ce qui ne l'est pas, notamment en matière de gestion des assemblées générales, et vogue la galère !