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Dans
l'ordre moins convenu de la vie politique algérienne, les commentaires et les
appréciations sur la dernière initiative du président de la République entament
leur foison et chacun y va avec ses vérités. Les prédictions sont pléthores
selon les convictions, mais nul ne pourra prédire les futures décisions du chef
de l'Etat et les oracles qui s'avancent devraient s'en tenir à plus de
circonspections. C'est une lapalissade que d'affirmer que le Parlement sera
dissous et c'est se fourrer le doigt dans le nez que d'entrevoir un changement
du gouvernement dans l'immédiat, en tablant avec une fausse certitude sur une
mésentente entre le Président et son Premier ministre. C'est aussi se méprendre
que de croire que des partis politiques trop ancrés dans la vie du pays sont
appelés à une jetée aux orties d'un geste de la main, car une nouvelle
articulation nationale que tout le monde appelle n'est pas un exercice facile
et l'on doit admettre qu'affronter la multiplicité des problèmes n'offre pas un
volontarisme non mesuré qui pourrait s'avérer suicidaire.
Il a été souhaité, souvent réclamé, que le Parlement soit dissous car il est en effet inconcevable que des parlementaires qui ont accompagné dans leur majorité, tambour battant, les pérégrinations bouteflikiennes se voient accorder le privilège de tourner le dos à leur ancien engagement. L'équation n'est pas simple car depuis l'indépendance du pays, rares ont été les acteurs politiques qui ne se sont pas conformés à l'orientation et à l'empreinte du vent. Le peuple a toujours, bon gré mal gré, suivi pour donner l'impression de se mettre en porte-à-faux avec les théories qui ne permettent pas de garder les pieds sur terre et qui risquaient de contrarier un mariage docile avec la rente devenue sacrée. L'Algérie n'est ni Alger, ni Oran, ni Constantine. Elle l'est encore moins dans les humeurs dogmatiques des salons et des grandes villes. On a beau rôle à étaler des principes universels quand on est loin du four et la plus grande des erreurs à faire est de prétendre connaître parfaitement les profondeurs populaires. Le principal atout, sans doute l'unique, du chef de l'Etat est de connaître l'intensité de l'actuelle braise et de quoi elle est née. |
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