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ES Sétif: La défense cache les lacunes

par Adjal Lahouari

A l'instar du CRB, du MCA, de l'USMA, du NAHD, de l'ASO et de l'ASAM, l'ESS possède un buteur, Amoura. Mais il n'a pas l'expérience des Belahouel, Frioui, Koudri, Meftah, Beldjillali et Djaâbout, les principaux réalisateurs des clubs susnommés. Révélé lors du match USMA-ESS, ce jeune attaquant ne bénéficie pas de la confiance de son entraîneur, qui préfère le lancer en joker après l'heure de jeu, où sa fraîcheur physique et sa vitesse constituent un danger pour les équipes adverses. En raison de l'absence de Bouguelmouna, le coach tunisien se livre à des essais concernant la « pointe » du compartiment offensif, des essais peu concluants jusqu'à présent. Si l'ESS est en tête depuis le coup d'envoi du championnat, c'est justifié étant donné qu'elle voyage bien, avec cinq succès et un nul qui a un goût de victoire face au CRB. Les principales qualités de l'ESS sont constituées par son jeu collectif, un ADN existant depuis la reprise du football en 1962 et qui a été à l'origine des principales consécrations, tant au niveau national que continental. Cet ADN est toujours présent mais il est étalé de façon intermittente. On l'a bien vu lors de ce match face au CRB. Acculés par le pressing des hommes de Frank Dumas, les Sétifiens n'ont pu jouer à leur cadence, étant obligés de subir en fermant les espaces, tout en se remettant aux exploits de leur gardien Khedaïra. Alors, mener au score dans ces conditions face à un tel rival pourrait être qualifié d'exploit. A travers nos précédents articles, nous avions mis l'accent sur les qualités et les défauts de cette équipe. Son point fort demeure sa défense avec le quatuor Debari, Ferhani, Bekakchi, Nemdil, laquelle n'a encaissé que deux buts seulement dans le jeu, les deux autres sur penaltys, dont le deuxième samedi face au CRB. Le milieu est bon, à condition que le rythme ne s'élève trop, ce qui était le cas en seconde période lorsque les Belouizdadis commençaient à subir les effets de la fatigue. A notre sens, Nabil El Kouki a eu tort d'inclure le Touré en attaque. Primo, parce que ce joueur est un milieu offensif. Secundo, il relève d'une grave blessure qui l'a tenu éloigné des stades durant une longue période.

Ce qu'on reprochera également au technicien tunisien, c'est d'utiliser de façon parcimonieuse l'attaquant Deghmoun, doté d'une belle technique et d'un physique imposant. Ces « réserves » nous incitent à croire que Nabil El Kouki vise avant tout la sécurité, en misant sur un ou deux exploits collectifs ou individuels de ses poulains. Infliger une défaite par 5 à 1 au CABBA, lanterne rouge, n'est pas une performance. Il faut considérer les trois scores vierges ou courts (quatre), à savoir un but contre le PAC, le NAHD, le CSC et le RCR, comme des limites assez significatives. On se rend compte aussi que l'ESS éprouve de plus en plus de difficultés sur son stade, et ce constat risque de se répercuter sur le classement. Cependant, la réaction de la seconde mi-temps face au CRB pourrait aider à évacuer quelques doutes. Aussi, on n'est donc pas surpris outre mesure si Serrar, en connaisseur expérimenté du football, cherche à dénicher un buteur dont a tant besoin l'équipe des Hauts-Plateaux.

Enfin, on notera que le calendrier de la phase aller paraît favorable aux coéquipiers de Khedaïra, avec cinq rencontres à domicile pour trois sorties à Béchar, Skikda et Biskra. Mais il faudra que les attaquants se montrent plus efficaces.