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Retour au point de départ

par Abdou BENABBOU

Les sombres nouvelles qui se propagent des quatre coins du monde donnent froid au dos. On ne parle plus aujourd'hui d'une variante du coronavirus, mais il en existerait vingt autres aussi perverses et aussi démoniaques les unes que les autres pour que les autorités de moult pays soient obligées de donner de grands tours de vis à toutes les facettes de la liberté. Par petites bribes d'explications, trop hasardeuses pour être comprises et crues, l'étalage des avis souvent contradictoires est en passe de déphaser les savants esprits. Tous s'agrippent à une évasive bénédiction d'une multitude de vaccins variés dont on ne sait absolument rien de leurs teneurs ni de leurs vrais attributs. On s'accroche à la dénomination des termes et à la renommée des laboratoires. Les responsables politiques de tous les bords semblent n'avoir comme seule parade pour tenter de stopper ce qui s'annonce comme un cataclysme que celle d'enfermer leurs ressortissants chez eux.

Il est quand même curieux que c'est au moment où on se frotte les mains pour ce qui semble être une lueur d'espoir que l'hécatombe des contaminations et des décès redémarre comme si on revenait au point de départ. On ne parle plus de deuxième phase et on certifie que la pandémie n'est pas près de s'effacer et nombreux sont ceux qui ont décidé de ne plus s'en remettre qu'à Dieu.

Les distanciations humaines et les confinements prennent des allures d'incarcérations globalisées comme si la pandémie était en train d'annoncer que la terre allait cesser de tourner. Les moments actuels sont d'une cruauté mortelle au point de se demander comment l'espèce humaine qui a réussi à marcher sur la Lune n'arrive pas à se débarrasser des empêtrements d'un virus en perte de nom qui l'étrangle.

Non contente de se limiter à empêcher l'homme de respirer, l'épidémie se déploie davantage pour lui interdire de boire et de manger. Dans un désordre planétaire toutes les économies battent de l'aile et le compte exponentiel des chômeurs s'établit. Tous les indicateurs montrent que l'année qui débute a des allures d'une malédiction renouvelée.