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Sahara occidental: La position de l'ONU reste «inchangée»

par R.N.

Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, Stéphane Dujarric, a réaffirmé lundi que la position des Nations unies n'»a pas changé» quant aux récentes déclarations sur le Sahara occidental, et que l'ONU «continue de croire qu'une solution peut être trouvée à travers un dialogue conformément aux résolutions du Conseil de sécurité». «Notre position sur les déclarations concernant le Sahara occidental n'a pas changé et nous continuons de croire qu'une solution peut être trouvée par un dialogue fondé sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité», de l'ONU, a déclaré M. Dujarric.

«Il n'y a pas de changements opérationnels majeurs de notre part», a insisté Stéphane Dujarric avant le briefing du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, demandé par l'Allemagne.

Stéphane Dujarric répondait à ainsi une question d'un journaliste concernant la décision du président américain sortant Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu lundi des consultations sur les récents développements au Sahara occidental, à la lumière de la reprise des affrontements entre les deux parties au conflit (Maroc/Front Polisario), après que les forces militaires marocaines ont rompu le cessez-le-feu le 13 novembre dernier en agressant des manifestants sahraouis dans la zone tampon d'El-Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental.

La réunion de lundi est survenue également dans le sillage de la démarche de Trump, vivement dénoncée à travers le monde sur fond d'appels au président élu Joe Biden de l'«annuler. Pour sa part, le représentant permanent de l'Afrique du Sud auprès des Nations unies, l'ambassadeur Jerry Matjila, a souligné lundi l'urgence de relancer les négociations politiques entre les parties au conflit au Sahara occidental et la nécessité de «préparer les conditions pour un nouveau cessez-le-feu», après la violation par le Maroc de celui de 1991. «L'Afrique du Sud attend avec intérêt la nomination d'un nouvel envoyé personnel du secrétaire général» pour le Sahara occidental, poste vacant depuis plus d'un an, «pour appuyer les négociations des parties (Maroc/Front Polisario) et relancer le processus politique», a déclaré M. Matjila à l'issue des consultations lundi soir, du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Sahara occidental.      

Les deux parties en tant qu'Etats membres de l'UA, a-t-il poursuivi, «doivent préparer les conditions pour un nouveau cessez-le-feu, en étroite coordination avec le Conseil de paix et de sécurité de l'UA, conformément à toutes les dispositions pertinentes de son protocole, pour parvenir à une solution juste et durable du conflit» au Sahara occidental occupé depuis 1975.

Cependant, a-t-il déploré «nous tenons à réaffirmer qu'en l'absence d'un nouvel émissaire onusien, le Conseil et la communauté internationale devraient envisager toutes les méthodes alternatives et pacifiques pour faire avancer la voie politique». «Au cours des 45 années que le Conseil a été saisi de la question du Sahara occidental, peu de progrès ont été accomplis dans le processus de négociation pour rechercher une solution définitive au conflit», a-t-il en outre regretté.   

L'ambassadeur sud-africain a, à cet égard, pressé le prochain envoyé personnel de Guterres d'»agir rapidement pour faire avancer le processus politique et le faire passer à sa prochaine étape où il y a des négociations directes de fond entre les deux parties» au conflit, rappelant que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Royaume du Maroc «sont tous deux membres de l'Union africaine et sont liés par ses décisions».

Saisissant cette réunion, organisée à la demande de l'Allemagne, M. Matjila a réaffirmé que son pays «reste pleinement attachée aux efforts déployés pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et la réalisation de leurs libertés fondamentales et leurs droits de l'Homme».