Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Des «zones d'ombre» dans la zone d'extension touristique: Les habitants de plusieurs localités dénoncent la dégradation du cadre de vie

par Rachid Boutlelis

Englobant le village Cap Falcon et la localité La Madrague, la zone d'expansion touristique (ZET) offre lamentablement aujourd'hui l'image d'une concentration de zones d'ombre.

Et pourtant, rien de prédisait trois décennies auparavant sa cruelle déchéance lors de sa désignation comme zone tremplin pour la promotion du tourisme balnéaire dans la contrée d'Aïn El Turck. L'impavide laisser-faire, l'insolente indifférence et l'esprit indigent ayant régné dans le secteur du tourisme des uns et des autres, qui se sont succédé aux destinées de cette région côtière ont largement contribué à la morbide décadence de cette zone. Bidonvillisée, ruralisée, clochardisée la Zet a fini par se réduire en peau de chagrin sans pour autant émouvoir quiconque. La réputation de son prestigieux phare a été volée par la bidonvilisation avec ses masures hideuses construites vulgairement en parpaing, qui jalonnent désormais toute sa façade maritime. Un constat de désolation extrême, qui agresse violemment le regard. «Ce ne sont plus les fameux prétendus garages à bateau, qui ont fait leur temps, mais des constructions illicites avec des terrasses et vue imprenable sur mer, dont la grande majorité est équipée de compteurs d'énergie électrique et se négocient à partir de 100 millions de centimes, sans aucun document administratif afférent. Cela me fait vraiment marrer quand j'entends nos responsables, qui s'évertuent sur les chaînes des radios à propos de la promotion du tourisme dans la Zet et de certains grands projets, qui ne verront probablement jamais le jour, comme à titre d'exemple le port de plaisance de la Madrague où encore ces fameuses tours de Bomo plage » a fait remarquer sur un ton laborieusement sarcastique un vieux riverain de Cap Falcon. Ce déplorable constat n'est en fait que l'arbre qui cache la forêt dans cette zone tampon où la bidonvilisation, qui impose royalement sa présence, semble à priori avoir de beaux jours devant elle. Promue à contribuer à l'essor du tourisme, qui bat de l'aile depuis des années, cette zone par excellence s'est lamentablement transformée en zone d'ombre touchée au fil du temps sans que nul ne crie au scandale. Selon le piteux constat établi par Le Quotidien d'Oran pratiquement toute la façade maritime longeant le village de Cap Falcon et la localité de la Madrague est envahie par des constructions illicites, qui constituent, désormais, un immense douar au bord de la mer. Le village de Cap Falcon, qui végète dans la désuétude la plus exécrable, à travers une navrante dégradation du cadre de vie de sa population, fait peine à voir mais ne suscite nullement pas une réaction des responsables concernés pour tenter de l'extirper de la mélasse dans laquelle elle s'est sordidement engluée. Notons que le laxisme manifeste a finalement réussi à enfoncer cette partie de la contrée d'Aïn El Turck dans une zone d'ombre où il est grandement difficile de l'extraire aujourd'hui. Toujours est-il que ladite zone, qui s'étend sur plusieurs hectares et longe une façade maritime, jouissant de panoramas à couper le souffle, nécessite au plus haut point une opération d'aménagement urbain, qui contribuera notamment à améliorer les conditions de vie de sa population d'une part et de séjour pour les millions de vacanciers, habitués à ces lieux d'autre part et ce, pour tenter d'éviter qu'elle ne s'enlise encore plus profondément dans le délétère au fond duquel elle patauge déjà.