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Pour réduire l'importation du blé tendre: La farine sous surveillance

par R. N.

  Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Hamid Hemdani, a indiqué jeudi lors de son passage au forum de la Chaîne II de la radio nationale qu'un dispositif du suivi de l'usage de la farine sera mis en place.

Le ministre de l'Agriculture a soutenu que le problème reste celui de l'importation du blé tendre destiné à la production de la farine avec des «quantités importantes». «Cette situation n'est pas due au mode de consommation nationale de ce produit», a-t-il fait observer, mais plutôt au nombre «élevé des minoteries qui dépasse actuellement les 400 unités», a-t-il précisé. Selon lui, «le dossier relatif à la mise en place d'un dispositif du contrôle et de suivi de l'usage» de la farine «est au niveau du ministère et sera mené en collaboration avec le ministère du Commerce». C'est dans ce contexte, poursuit-il, qu'intervient la décision relative au report de l'entrée en vigueur des deux décrets exécutifs fixant respectivement les prix à la production et aux différents stades de distribution des farines et du pain ainsi que des semoules de blé. Il s'agit du décret portant fixation des prix aux différents stades de la distribution des farines et du pain et du décret fixant les prix à la production et aux différents stades de la distribution des semoules de blé dur. Par ailleurs, le ministre de l'Agriculture a évoqué la «nouvelle politique du secteur de l'agriculture vise à augmenter la production nationale et à réduire la facture des importations», et dont l'objectif est le « développement des filières stratégiques et l'encouragement de l'investissement». «La stratégie du secteur repose sur une feuille de route présentée le 26 juillet dernier en Conseil des ministres et s'articule principalement sur la sécurité alimentaire, le développement des filières stratégiques à l'exemple du blé tendre et les huiles qui constituent l'essentiel des importations en produits alimentaires et enfin l'encouragement de l'investissement », a-t-il ajouté.

Développer les grandes cultures

Pour le ministre, cette stratégie mise sur le lancement des projets structurants pour développer les filières stratégiques et réduire les importations notamment des produits qui pèsent sur la balance commerciale, telles que les grandes cultures et les huiles. M. Hemdani a rappelé l'importance accordée au développement de la filière des huiles citant l'exemple de la culture du colza sur plus de 3.000 hectares durant l'année en cours. «Il ne s'agit pas d'une opération pilote, mais d'un programme lancé depuis juillet dernier et qui touchera 16 wilayas du pays», a-t-il ajouté.

S'agissant du recensement du foncier agricole à travers le territoire national, le ministre a affirmé que son département travaille en étroite collaboration avec les bureaux d'études et l'Agence spatiale algérienne (ASAL) qui utilise des outils géo-spatiaux (imagerie satellite, cartes et autres outils spatiaux) afin d'identifier les parcelles agricoles potentiellement fertiles et celles qui sont proches des ressources hydriques.

Evoquant l'axe de l'encouragement à l'investissement, le ministre a relevé que le principal défi consistera à «débureaucratiser l'acte économique». Il a, à ce propos, mis en avant l'importance de la création récente de l'Office de développement de l'agriculture saharienne, une entité qui facilitera, selon lui, le parcours des investisseurs en leur épargnant les lourdeurs bureaucratiques à travers un guichet unique. «Ce guichet s'occupe uniquement de l'acte d'investissement en assurant l'accompagnement, le contrôle, le suivi et l'évaluation des opérations d'investissements», a-t-il expliqué. Le ministre de l'Agriculture a souligné, d'autre part, l'importance du nouveau décret exécutif du 29 septembre 2020 modifiant et complétant le décret exécutif de 1996 qui garantit plusieurs facilitations administratives concernant la création et la gestion des coopératives agricoles. Concernant le volet importations de semences céréalières, M. Hemdani a déclaré que la production nationale couvre plus de 80% des besoins nationaux en matière du blé dur.