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Les joueurs algériens vers la Tunisie: La saignée se poursuit

par M. Zeggai

L'exode des joueurs algériens vers la Tunisie se poursuit d'une manière inquiétante et ce, en dépit de la volonté affichée par la FAF de réduire la saignée des clubs algériens vers la Tunisie. Le phénomène a désormais pris de l'ampleur même si la FIFA avait chargé, il n'y a pas si longtemps, selon les propos du président de la FAF, la CAF de trouver une solution entre les fédérations algérienne et tunisienne. Plusieurs éléments locaux ont choisi cette destination, notamment pour des raisons financières. Le Club Africain a enregistré dernièrement la venue de trois joueurs algériens, Benayada (CSC), Farhi (JSS) et de Boutemène (NAHD). La Tunisie avait auparavant réussi à «détourner » de nombreux espoirs du Nasria, à savoir Tougaï (ES Tunis), Zerdoum et Mouaki (Étoile du Sahel).

Ajoutez à cela les départs des Chetti, Benguit, Bensaha, qui vient d'être prêté au MCA, Bedrane, Bakir (ex-CS Sfax) est rentré pour opter pour CRB. Encouragés par les performances des Bounedjah, puis Belaïli, qui se sont parfaitement illustrés par le passé à l'Etoile du Sahel et l'ES Tunis, de nombreux joueurs issus du championnat algériens ont préféré aller monnayer leur talent en Tunisie. Cette fois-ci, c'est au tour de Mansouri (ex-MCO et toujours sous contrat avec le PAC), qui rejoint le CS Sfaxien. Le club tunisien a annoncé l'engagement du joueur algérien sous la forme d'un prêt d'une saison avec option d'achat pour deux années supplémentaires. Avant lui, un autre élément, Achraf Boudrama (MC El-Eulma) a opté pour le CA Bizerte pour deux saisons sans pour autant oublier Benarrous (ex-MCA) qui a atterri au Stade Tunisien.

Ce qu'il faut retenir de cet exode est, et c'est malheureux de le dire, que certains présidents de clubs et d'anciens dirigeants se sont transformés en recruteurs de clubs tunisiens moyennant des commissions. Une honte de la part de gens qui s'autoproclament serviteurs du football algérien. Cette situation préjudiciable a fini par faire réagir la FAF, qui est entrée en conflit avec son homologue de la Tunisie qui a carrément refusé tout dialogue. La preuve, la réunion qui devait regrouper les deux fédérations, en présence des médiateurs de la CAF, n'a pas eu lieu pour des raisons que l'on ignore. Pourtant, selon notre source, la CAF a bel et bien désigné le Congolais Constant Omari et l'Egyptien Hani Abourida comme médiateurs pour essayer de trouver une solution à ce phénomène.

Ainsi donc, la volonté affichée par la FAF de réduire l'exode des joueurs algériens vers la Tunisie s'est avérée vaine et l'émigration des joueurs algériens en Tunisie risque de se poursuivre davantage. Pourtant, la FAF avait, en avril dernier, déposé plainte au niveau de la FIFA pour protester contre la décision prise par les Tunisiens de considérer les joueurs nord-africains comme des joueurs tunisiens. Cette réclamation a été faite pour remettre en cause la réglementation promulguée en 2019 par la Fédération tunisienne de football, considérant les joueurs issus de la zone 1 (UNAF) comme n'étant pas des étrangers, comparativement à d'autres joueurs, notamment ceux venant d'autres pays d'Afrique.