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Le président du Syndicat des praticiens de la santé: «Rien ne justifie le report de la rentrée scolaire»

par R. N.

Pour le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr. Lyes Merabet, «rien ne justifie le report» de la rentrée scolaire. «Il est nécessaire que les élèves rejoignent leurs classes» et «il n'y a aucune justification pour le report», mais que «l'enjeu principal est de faire en sorte d'assurer que les mesures de précaution contre le coronavirus soient strictement respectées», a-t-il déclaré, hier, lors d'une émission de la radio Chaîne 1.

Dr Merabet a expliqué que «l'enjeu aujourd'hui est d'équilibrer la nécessité pour nos enfants de retourner à l'école et de reprendre la vie sociale et les activités économiques, politiques et associatives, dans une ambiance normale au regard de ces circonstances extraordinaires et tout en respectant le protocole sanitaire de lutte contre le Covid-19».

L'intervenant a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de prendre toutes les précautions nécessaires afin de ne pas répéter ce qui se passe dans plusieurs pays qui ont concouru pour ouvrir des écoles et reprendre les activités universitaires, mais qui comptent désormais des milliers de contaminations et des centaines de morts par jour, ajoutant que «lorsque ces activités reviennent, nous devons élever le niveau de coordination entre les différents secteurs dont les tâches principales sont d'assurer l'application des mesures de précaution énoncées par le protocole sanitaire».

«Notre salut est que nous réussissons dans le programme de prévention. Nous ne devons donc pas nous satisfaire des chiffres quotidiens sur le nombre de contaminations et dire que la crise sanitaire est sous contrôle, car l'épidémie peut faire exploser la situation rapidement, comme cela s'est produit dans de nombreux pays, et personne ne connaît le rythme de la propagation au cours des semaines et des mois à venir», a-t-il ajouté.

Pour la rentrée des classes, le président du SNPSP a expliqué que le ministère de l'Education et les collectivités locales s'efforcent de mettre en place des mesures matérielles et logistiques afin que la nouvelle année scolaire commence de manière confortable et garantissant toutes les conditions de sécurité et de prévention contre le virus. Il a indiqué aussi que la condition de distanciation sociale est l'une des mesures de précaution les plus importantes prises. «Cependant, ajoute Dr Merabet, d'un autre côté, il est impératif de garantir l'approvisionnement en eau et des moyens de désinfection dans tous les établissements d'enseignement afin de mener à bien le protocole sanitaire».

Dans le même contexte, le président du SNPSP a souligné que les équipes de santé scolaire auront un grand rôle dans l'accompagnement de la rentrée scolaire et la mise en œuvre du protocole sanitaire, en veillant à ce que les conditions de mise en œuvre leur soient accordées, en plus de la tâche de sensibilisation de l'ensemble des personnels de l'éducation nationale afin de clarifier le rôle de chaque catégorie (enseignants, gestionnaires?) dans le cadre du système préventif mis en place. A cela, il faudra, dit-il, faire en sorte de parler aux élèves de la pandémie, des méthodes d'infection et de la manière de l'éviter.

Pour rappel, l'Organisation nationale des parents d'élèves (ONPE) a appelé, à travers des campagnes sur les réseaux sociaux, au report de la rentrée scolaire prévue demain pour le cycle primaire. Ali Benzina, le président de cette organisation, a affirmé que son organisation est inquiète concernant la reprise des cours dans deux jours, notamment avec une recrudescence des contaminations, ces derniers jours, atteignant les 200 cas. Il a affirmé que plusieurs établissements ne sont toujours pas prêts pour accueillir les élèves dans les conditions sanitaires décrétées. Et de citer le cas d'écoles primaires qui sont toujours dépourvues des sanitaires. Il a également souligné la difficulté d'imposer des gestes barrières et le port de masque de protection à des enfants de six ans. Le président de l'organisation, tout en affirmant ne pas être contre la reprise des cours, recommande un peu de patience pour que «ne nous prenions aucun risque qui pourrait être catastrophique pour nos enfants et pour notre société en général».